Ce qui surprend dans cette proposition de loi, c'est plutôt son manque d'audace. Lorsque l'on lit la presse, particulièrement de droite, on y constate une dénonciation pure et simple du droit du travail, appelé selon certains à disparaître, ou en tout cas à être réduit à la portion congrue. En l'occurrence, le texte qui nous est soumis se borne à remettre en cause, de façon générale, les mesures que nous avons prises depuis 2012, dont quelques-unes s'apparentent pourtant à celles que l'opposition avait votées à d'autres époques : je pense en particulier aux allégements de charges, au crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), au rôle donné à la Banque publique d'investissement (Bpifrance). Il est curieux, mes chers collègues, que vous soyez en désaccord avec ces mesures qui, pourtant, vont dans l'intérêt des entreprises. Vous insistez sur le report de trois mois des baisses de charges, mais l'essentiel n'est-il pas que les entreprises soient aidées ?
Le taux de marge des entreprises augmente, l'investissement repart ; la croissance est certes faible, mais elle est repartie à la hausse. Et si le chômage continue d'augmenter, c'est pour des raisons démographiques, que la crise des réfugiés met parfaitement en lumière : si l'Allemagne est en mesure d'en accueillir des centaines de milliers, c'est parce qu'elle connaît un déficit de population appelé à s'aggraver. Ce n'est pas le cas de la France, ce qui ne l'empêche pas de veiller à rétablir un certain nombre d'équilibres : je pense au régime général de retraites, à celui de l'assurance maladie qui se réduit année après année. Nous avons fait les efforts nécessaires pour augmenter les recettes et, surtout, pour diminuer les dépenses, ce que vous n'avez pas fait, au contraire, durant les dix années où vous étiez au pouvoir.