Le travail n'est pas pénible en soi ; ce sont les tâches qui peuvent l'être, et la répétition de ces tâches qui crée le syndrome de pénibilité. Pour limiter celle-ci, peut-être faut-il, plutôt que de risquer d'aggraver les difficultés de recrutement, enseigner les bonnes postures, les bons gestes au travail. Le rapport de notre collègue Michel Issindou sur la médecine du travail comporte des préconisations qu'il faut appliquer. Préférons le préventif à un curatif qui ne soigne rien.
M. Robiliard a évoqué les écarts d'espérance de vie, mais la pénibilité du travail n'en est pas le seul facteur : il faut aussi tenir compte du salaire, des conditions de logement, de l'accès aux soins. Évitons les raccourcis sur ce sujet.
La loi a pour objet d'établir un cadre. Or, en fixant les critères de pénibilité, elle va au-delà, et les contentieux risquent d'être très nombreux, tant ils sont complexes. Le Gouvernement s'en est d'ailleurs rendu compte, puisqu'il a supprimé la fiche individuelle et reporté l'application de six des dix critères. Allons plus loin : revenons au système antérieur.
Avis défavorable, donc, à l'amendement.