Intervention de Ary Chalus

Séance en hémicycle du 6 octobre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Économie en outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAry Chalus :

Monsieur le ministre de l’économie, l’épuisement de notre modèle économique met en péril notre modèle social, vous le savez. Je crois fermement que notre avenir repose sur notre capacité à encourager la création de valeur et d’emploi. Sans emploi, il n’y a pas de société dont on puisse garantir la cohésion.

En outre-mer, le modèle économique actuel exclut la majorité de notre jeunesse : le taux de chômage des jeunes de moins de vingt-cinq ans dépasse les 50 %.

On constate les limites de ce modèle, qui est précaire car fondé sur un enchevêtrement de dispositifs multipliant les dérogations et adaptations du droit national ou communautaire.

Cette incertitude, on la retrouve dans la concrétisation des grands projets structurants, à l’instar de la reconstruction du CHU de Pointe-à-Pitre, du palais de justice ou de la prison de Basse-Terre et de Baie-Mahault…. Nous devrons, j’y insiste, veiller à ce que les retombées de ces chantiers en termes d’emploi local soient optimisées.

Les acteurs économiques manquent cruellement de visibilité et ne parviennent pas à sortir de l’urgence et de la précarité économique. Cela n’aide pas à favoriser l’emploi : les entreprises ont besoin de cohérence sur le long terme pour investir et embaucher.

Alors que les entreprises des DOM subissent de plein fouet la crise économique, les évolutions du dispositif d’exonération des charges entrevu lors de la présentation du budget de l’outre-mer dans le cadre du projet de loi de finances pour 2016 inquiète. Comment donner de l’espoir aux entreprises des DOM, sachant que ce coup de rabot semble contradictoire avec l’objectif souhaité par le Président de la République, qui rappelait, à la mi-septembre, son attachement à la compensation en outre-mer des handicaps structurels ?

Monsieur le ministre, pourriez-vous répondre à l’inquiétude de la majorité des entreprises en outre-mer, notamment les très petites entreprises, qui constituent notre principal levier en termes de création d’emplois ? En 2015, on a assisté à la liquidation de 750 entreprises ainsi qu’à des fermetures de restaurants et à des licenciements consécutifs à l’invasion des algues sargasses en Guadeloupe et en Martinique, où nous attendons encore la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Les agriculteurs attendent eux aussi d’être indemnisés après la sécheresse et la maladie des agrumes. Bref, nous attendons des mesures concrètes et ciblées !

Je tiens à indiquer pour finir que l’outre-mer apporte son soutien aux familles des Alpes-Maritimes.

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