Monsieur le président, madame la garde des Sceaux, monsieur le ministre de l’intérieur, en ce moment même, un policier de 36 ans, père de famille, est entre la vie et la mort, parce qu’il accomplissait sa mission courageusement en poursuivant les auteurs d’un braquage. À mon tour, et au nom du groupe UDI, je tiens à exprimer reconnaissance et sympathie à sa famille et à ses collègues, et à lui adresser nos voeux de rétablissement.
Cette triste affaire soulève trois questions. La première concerne la fiche S. Comme Merah, Kouachi, Coulibaly, mais aussi Ghlam ou Sahli – dans l’Isère –, le braqueur faisait l’objet de cette mystérieuse fiche S ! Les Français n’en peuvent plus ! Ils se demandent à quoi sert cette fiche, sinon à constater a posteriori que la menace était connue, mais ne faisait l’objet d’aucune mesure concrète. La fiche S est devenue une catégorie fourre-tout, sans aucune portée préventive et opérationnelle ! Elle concerne près de 400 000 individus, aux profils aussi variés qu’aspirant terroriste, militant antinucléaire ou hooligan !
Monsieur le ministre, quelles mesures concrètes comptez-vous prendre pour assurer un suivi opérationnel effectif, et surtout préventif, des individus fichés S menaçant la sécurité nationale ?
La deuxième question porte sur un sujet plus grave encore, me semble-t-il, et intéresse la justice : comment un juge d’application des peines peut-il accorder une permission à un individu dangereux, radicalisé en prison, ayant 29 condamnations à son actif et fiché S ?
Madame la ministre, n’y a-t-il pas, pour le moins, des dysfonctionnements au niveau de notre système judiciaire ?
Enfin, monsieur le ministre de l’intérieur, à l’heure où notre pays est menacé et que les djihadistes nous ont déclaré la guerre, quels moyens supplémentaires comptez-vous donner aux policiers pour leur permettre accomplir leur mission avec efficacité et un maximum de sécurité ?