Intervention de Dalius Čekuolis

Réunion du 30 septembre 2015 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Dalius Čekuolis, ambassadeur de la République de Lituanie en France :

Nous observons la Russie sans panique ni alarmisme excessifs. Nous n'avons pas tourné le dos à une coopération commerciale avec la Russie. La Lituanie ne comporte pas de réelle minorité russe (seulement 5 % de la population), la communauté polonaise étant plus nombreuse. Nos échanges commerciaux avec la Biélorussie représentent ainsi plus de deux milliards d'euros, ce qui est très important pour nous. S'il ne faut pas céder à la panique, nous devons rester réalistes et ne pas entretenir d'illusions vis-à-vis de l'administration russe. Une politique ferme et solidaire de l'Union européenne est un langage clair que Moscou entendra.

S'agissant de Daech, il s'agit d'une question d'autant plus importante pour nous que la Lituanie est actuellement un membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Le président Poutine a déclaré hier que la Russie ne souhaitait pas participer à une intervention au sol. J'apprécie les déclarations du président Français selon lesquelles on ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau. Il est important de rester ferme sur les valeurs et les principes que nous défendons. Les Russes traversent actuellement des difficultés économiques énormes. Un article récent du Premier ministre russe sur le site officiel du gouvernement utilise une terminologie souple selon laquelle le rétablissement de liens avec l'Ouest constituerait une nécessité dans la perspective du développement économique de la Russie. La situation est particulièrement complexe et il convient donc de demeurer clairvoyant sur la suite des événements.

Pour ce qui concerne les migrations, j'apporte ici un message de solidarité de Vilnius. Il est clair cependant que quelles que soient les décisions de répartition, les migrants se dirigent d'abord vers les pays où les systèmes sociaux fonctionnent le mieux. Comment peut-on donc maintenir longtemps en Lituanie les Syriens y seraient affectés ? La présidente de la Lituanie affirmait récemment que la crise migratoire ne résultait pas d'un manque de solidarité européenne, mais d'un manque de sagesse européenne.

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