Ma question s’adresse à M. le ministre des finances et des comptes publics.
Tout le monde sur ces bancs peut s’accorder sur le fait qu’une bonne gestion prévisionnelle consiste à sous-estimer les perspectives de recettes et à surestimer les probabilités de dépenses.
Vous avez qualifié votre budget de solide. Mais quand on regarde les bases sur lesquelles il est construit, on peut légitimement mettre en doute cette solidité.
Je ne citerai que quelques chiffres. Vous retenez une hypothèse de croissance de 1,5 %. Si ce chiffre est probable, possible, est-il pour autant prudent ? Vous prévoyez une inflation de 1 %, alors que beaucoup s’accordent à dire que compte tenu de la faiblesse de la demande, un tel niveau d’inflation est peu probable en 2016, voire impossible. Quant à une hausse des salaires de 2,1 %, le contexte, notamment l’atonie de la courbe du chômage, montre à quel point ce chiffre est probablement surestimé.
De même, vous prévoyez une hausse des dépenses d’assurance maladie de 1,75%, alors qu’on sait que la dynamique de dépense dans ce domaine est plutôt de 4 %.
Vous reconnaîtrez, monsieur le ministre, que tous ces éléments ont de quoi nous faire douter de la solidité, voire de la sincérité de votre projet de budget, d’autant plus que les dépenses sont compensées par des économies dont on a du mal à valider la réalité compte tenu de leur mode de calcul.
Ma question est simple, et à mon avis largement partagée : quelle garantie pouvez-vous donner de la solidité du projet budgétaire ?