Nous sommes très heureux de vous rencontrer à nouveau, Monsieur le Commissaire, et nous remercions Mme la présidente Danielle Auroi et nos collègues députés de nous accueillir à l'Assemblée nationale. Avec mes collègues de la commission des affaires européennes, nous avions eu un échange très intéressant avec vous il y a quelques mois à Bruxelles et nous avions apprécié votre implication dans ce dossier complexe et essentiel de l'Union européenne de l'énergie.
Il faut se féliciter que le traité de Lisbonne donne les bases juridiques pour agir. Le Conseil européen a fait de la création d'une Union de l'énergie « dotée d'une politique en faveur du climat tournée vers l'avenir » un des axes prioritaires de sa politique, le président Juncker l'ayant par la suite inscrite en bonne place parmi les projets principaux de la nouvelle Commission européenne. En février dernier, cette dernière a présenté sa stratégie et a affiché l'objectif d'une « énergie durable, sûre et abordable pour les Européens ».
Nous soutenons cette démarche, mais son contenu mérite une attention toute particulière. L'Union européenne subit une désindustrialisation dans laquelle le prix de l'énergie joue un rôle croissant. Nous avons besoin d'une énergie sécurisée, bon marché et bénéficiant de larges interconnexions sur le territoire européen. L'industrie européenne est confrontée au défi majeur des délocalisations énergétiques vers l'Amérique du Nord après celles opérées en direction de l'Asie depuis quelques décennies.
L'UE se trouve en pointe dans la lutte contre le changement climatique, mais elle doit également veiller à ne pas se fragiliser de manière unilatérale. Comment appréhendez-vous ces enjeux ?
L'objectif de la transition énergétique est consensuel, mais celle-ci rencontre des difficultés qui proviennent de l'intermittence subie. Nous devons nous interroger sur le financement de la transition dans des conditions qui assurent la réindustrialisation de l'Union européenne. Quelle est votre analyse sur ce point ?
Je veux aussi insister sur le rôle moteur que doivent jouer la France et l'Allemagne. Nos deux pays sont les deux premiers producteurs d'énergies renouvelables et d'énergie toutes catégories confondues au sein de l'Union européenne, ainsi que ses deux principaux consommateurs. Leur coopération peut donc aider l'UE à élaborer des schémas cohérents d'investissements. Quelles sont vos idées en la matière ?