Après un propos liminaire consacré au budget, je pourrai répondre à des questions portant sur d'autres thèmes. Ce matin, un tir d'expérimentation du missile M51.2 a été initié à partir du centre de Biscarrosse, dans les Landes. Après l'échec d'un premier essai antérieur, le tir d'aujourd'hui a pleinement réussi. C'est une excellente nouvelle et je félicite l'équipe de la Direction générale de l'armement (DGA) ainsi que l'ensemble des industriels pour cette performance technologique. Le développement de la nouvelle version du M51 s'inscrit dans les objectifs de la LPM ; un autre essai aura lieu l'année prochaine et cette version du missile – qui sera suivie de la génération M51.3, équipée de la nouvelle tête nucléaire océanique (TNO) -, viendra équiper le Triomphant en fin d'adaptation. Le tir de ce matin, qui ne comprenait évidemment pas de charge nucléaire, était planifié de longue date et nous avons pris soin d'en informer les États concernés par l'intermédiaire du quai d'Orsay.
Je suis heureux de vous exposer, le jour même de la présentation du PLF pour 2016 en conseil des ministres, les enjeux budgétaires de la mission « Défense ». L'actualisation de la LPM, le 28 juillet 2015, est venue répondre à l'évolution du contexte sécuritaire dont vous connaissez la gravité, en tirant les conséquences de l'intensité de l'engagement de nos armées, y compris sur le territoire national, mais aussi en s'inscrivant dans la continuité du Livre blanc de 2013 et de la LPM pour 2014-2019. Une révision de la LPM était prévue fin 2015, mais le président de la République a décidé de l'avancer pour parvenir à financer, malgré un contexte budgétaire contraint, les axes prioritaires : la protection du territoire national, l'équipement et l'activité opérationnelle des forces, le renseignement et la cyberdéfense.
L'actualisation de la LPM s'est traduite par plusieurs mesures : le nouveau contrat de protection ; l'allégement de la déflation des effectifs de la défense ; l'augmentation du budget de 3,8 milliards d'euros par rapport à la LPM initiale, le total des ressources s'élevant désormais à 162,4 milliards d'euros ; la fin du recours aux ressources extrabudgétaires, sauf en matière immobilière ; un effort supplémentaire en matière d'entretien des matériels ; un effort capacitaire accentué dans certains domaines, en particulier la composante hélicoptères, mais aussi la capacité de projection aérienne tactique et le renseignement ; l'appel renforcé à la réserve ; la concertation rénovée avec la création des associations professionnelles nationales militaires (APNM). Ces dispositions, votées par le Parlement cet été, sont reprises dans le projet de budget pour 2016.
Dès 2015, la majeure partie des ressources exceptionnelles (REX) prévues par la programmation initiale sera remplacée par des crédits budgétaires : 2,14 milliards d'euros, initialement attendus de la vente de la bande de fréquences 700 MHz, seront ouverts sous la forme de crédits budgétaires par la loi de finances rectificative de cette fin d'année. Je confirme les engagements que j'avais pris antérieurement en cette matière. Les difficultés de trésorerie que cette ouverture tardive aurait pu engendrer pour le programme d'équipement des forces – certains d'entre vous m'avaient à juste titre alerté sur ce problème – devraient être évitées par une levée anticipée de la réserve de précaution et une mobilisation des trésoreries « dormantes » disponibles. L'ensemble de ces mesures doivent permettre de conduire la fin de gestion 2015 dans des conditions similaires à la gestion 2014, malgré la budgétisation des REX.
Conforme à l'annuité prévue par la LPM actualisée, le PLF 2016 permet de mettre pleinement en oeuvre les priorités de cette dernière en donnant aux armées les moyens de faire face aux défis, tant intérieurs qu'extérieurs, auxquels elles sont confrontées. Dans ce cadre, 600 millions d'euros de crédits budgétaires supplémentaires viennent abonder le budget de la Défense, le portant à 32 milliards d'euros, contre 31,4 dans la LPM initiale. Je veillerai sur la sanctuarisation de cette somme.
La part des recettes extra budgétaires issues de cessions n'est plus que de 250 millions d'euros en 2016, soit moins de 0,8 % des ressources totales de la mission « Défense ». En conséquence, le PLF 2016 permet de répondre aux défis nés du besoin de sécurisation du territoire national, la majeure partie des crédits budgétaires supplémentaires en 2016 étant destinée au nouveau contrat « Protection » du territoire.
Le PLF 2016 signe l'atténuation des déflations d'effectifs. La LPM actualisée allège en effet de 18 500 emplois la diminution des effectifs, initialement prévue à hauteur de 33 675 équivalents temps plein (ETP) sur la période 2015-2019. En outre, 250 postes ont été créés au titre du renforcement des services de renseignement, décidé par le Premier ministre en début d'année. Ces moindres déflations d'effectifs permettront notamment une remontée en puissance de la force opérationnelle terrestre (FOT) avec la création de 11 000 postes d'ici la fin de l'année 2016, décision majeure prise lors des derniers conseils de défense. Il s'agit d'assurer la permanence de 7 000 hommes sur le territoire national dans le cadre de l'opération Sentinelle et une capacité de déploiement de 10 000 hommes au besoin, pendant un mois. Les moindres déflations recouvrent également le soutien humain et logistique à cette opération, ainsi que le renforcement de la protection des sites du ministère.
Les effectifs contribuant au renseignement et à la cyberdéfense sont également significativement renforcés dans le cadre de la LPM actualisée. Sur la période 2014-2019, les effectifs du renseignement relevant du ministère de la Défense bénéficieront d'une augmentation de l'ordre de 900 postes, qui s'ajoutent aux 300 initialement prévus par la LPM. Les moyens du ministère consacrés à la cyberdéfense accéléreront quant à eux leur montée en puissance, avec le recrutement d'au moins 1 000 civils et militaires d'active supplémentaires sur la période. Pour l'année 2016, l'effort du ministère est concentré sur la montée en puissance de la FOT. Pour autant, la progression des effectifs du renseignement et de la cyberdéfense en 2016 sera de l'ordre de 560 postes.
La semaine dernière, j'ai tenu à Paris le premier forum international sur la cybersécurité ; je constate avec intérêt – y compris dans les discussions avec nos amis américains – que nous sommes dans le peloton de tête en matière de prise de conscience de l'importance de ce domaine. Tous les ministres de la Défense sont concernés par les difficultés liées à la cybersécurité ; y faire face nécessite un accroissement des compétences, et j'y vois une opportunité à saisir pour notre pays.
Au total, le volume important de recrutement de soldats dans l'armée de terre et de personnel au profit des missions de protection des emprises militaires, du renseignement et de la cyberdéfense, conduira la défense à bénéficier en 2016, pour la première fois depuis de nombreuses années, d'un solde positif de créations nettes de 2 300 emplois civils et militaires.
S'agissant des effectifs, permettez-moi de vous apporter deux éclairages particuliers. Le projet de service militaire volontaire (SMV), dont l'expérimentation a été décidée par le président de la République, s'inspire du service militaire adapté (SMA) qui a fait ses preuves dans les outre-mer. Il s'agit de proposer une formation globale à des jeunes éloignés de l'emploi, durant six à douze mois. Le statut militaire des stagiaires, associé à la formation à un emploi, dans un secteur où la demande existe, est la clef de la réussite de cette nouvelle mesure. Le SMV, encadré par le personnel militaire qui assure la mission de formation, devrait accueillir 300 jeunes fin 2015, début 2016, et jusqu'à 1 000 volontaires sur la période de l'expérimentation – au bout de laquelle, le SMV sera relayé par d'autres ministères. Le PLF 2016 rend possible la mise en oeuvre de ce nouveau dispositif.
Je voudrais également souligner l'effort spécifique en faveur de la réserve opérationnelle. Je l'ai dit, conséquence des attentats de janvier, les missions de protection sur le territoire national engagent nos forces dans des volumes inédits. La réserve opérationnelle, partie intégrante des forces armées, a tout son rôle à jouer en venant renforcer les forces d'active dans cette nouvelle mission si importante pour la sécurité de nos concitoyens. Concrètement, nous devons augmenter le recrutement de réservistes opérationnels et développer leurs activités dans le cadre de la protection du territoire national ; mais nous devons également fidéliser cette ressource et en renforcer les composantes spécialisées, en particulier la cyberdéfense. Les engagements que j'avais pris dans ce domaine seront tenus. Dès 2015, la masse salariale allouée à la réserve opérationnelle avait été augmentée de 11 millions d'euros par rapport à la LPM initiale. Lors de mes débuts en tant que ministre de la Défense, cette question constituait un sujet de préoccupation pour plusieurs d'entre vous ; on avait utilisé cette ligne budgétaire comme variable d'ajustement, amenant la réserve à s'interroger sur son avenir. Je l'ai fait stabiliser, puis augmenter ; en 2016, ce mouvement est amplifié, les crédits correspondants atteignant 88 millions d'euros. Les objectifs 2016 comprennent une augmentation de 51 000 jours d'activité et, en termes d'effectifs, la création de 1 538 postes supplémentaires, venant augmenter l'effectif actuel de 28 000 militaires.
L'activité opérationnelle est une autre grande priorité du ministère dans un contexte de fort engagement opérationnel des forces. Grâce à un effort financier constant et important depuis le début de la LPM, l'année 2016 verra la hausse de l'activité opérationnelle, en particulier de l'entraînement. Lors de la présentation de la LPM initiale, j'avais souligné que la ligne budgétaire en question – qui a longtemps servi également de variable d'ajustement – devait désormais devenir une priorité. Nous poursuivrons l'effort dans le budget 2016 pour lui faire progressivement atteindre le niveau correspondant aux normes d'entraînement de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN).
S'agissant de l'entretien programmé des matériels (EPM), l'augmentation franche du niveau des crédits qui lui sont consacrés, entreprise en 2013 et prolongée depuis lors, a permis de stabiliser l'activité au niveau de 2013, conformément à l'objectif que j'avais fixé au début de la LPM. Ainsi, le nombre d'heures de vol sur hélicoptère pour l'armée de terre s'établit aux alentours de 157, celui de jours à la mer des bâtiments de la marine, de 88, et celui d'heures de vol des pilotes de chasse de l'armée de l'air, de 155. Il convient par ailleurs de noter que pour l'armée de terre, le nombre de jours de préparation opérationnelle (JPO) devrait revenir à 83 en 2016 après un infléchissement en 2015, lié au déploiement en urgence de l'opération Sentinelle. À compter de 2016, les premiers effets de la mise en oeuvre du nouveau modèle d'armées, complétés par des réformes – en particulier le programme « Au contact » dans l'armée de terre –, devraient permettre un retour progressif de l'activité aux normes retenues : 180 heures pour un avion de chasse, 100 jours à la mer pour les bâtiments de la marine et 90 jours de JPO.
Cependant, il fallait aller plus loin encore. Le niveau actuel des engagements de nos armées impose en effet un rythme extrêmement soutenu dans l'utilisation des équipements. L'intensité de ces engagements réduit par ailleurs la durée de vie de ces derniers et impose une maintenance accrue, d'autant plus que certains matériels sont aujourd'hui assez âgés. L'actualisation de la LPM prend en compte ce besoin complémentaire de régénération et réaffirme plus largement l'importance de notre effort financier dans le domaine de l'EPM : dans la LPM 2014-2019, je m'étais engagé sur une hausse moyenne annuelle de cette enveloppe de 4,3 %, ce qui représentait un effort important ; la LPM actualisée prévoit un effort supplémentaire de 500 millions d'euros sur la période. Les crédits dans ce domaine s'établiront donc à un niveau moyen de 3,5 milliards d'euros par an entre 2014 et 2019. Cet effort ciblé porte sur les matériels les plus engagés en opérations. Pour 2016, l'augmentation des crédits par rapport à 2015 dépasse 200 millions d'euros, soit une hausse de près de 7 % en valeur. En outre, 250 millions d'euros en autorisations d'engagement sont ouverts dans ce projet de loi de finances afin de lancer des contrats de maintien en condition opérationnelle (MCO) pour les véhicules de combat de l'armée de terre, les hélicoptères, les avions de transport tactiques et de patrouille maritime, les ravitailleurs en vol, l'aviation de chasse, les patrouilleurs et les sous-marins nucléaires d'attaque (SNA). Cette progression, qui conforte celles des années précédentes, fait passer un cap significatif.
Au-delà de l'entretien des matériels, le PLF 2016 marque un effort substantiel au profit du renouvellement de l'équipement de nos forces et de la préparation de l'avenir. Sur la période de la LPM actualisée, une enveloppe annuelle de 17,55 milliards d'euros en moyenne est allouée à l'équipement, pour atteindre 19,1 milliards d'euros en 2019. Cet effort, réalisé au profit de nos forces, permettra à chacun des grands secteurs de l'industrie de défense – l'aéronautique, les sous-marins, l'armement terrestre ou encore le renseignement – de pérenniser ses compétences. Le budget 2016 confirme cet engagement avec près de 17 milliards d'euros consacrés à l'équipement des forces, contre 16,4 milliards en 2014 et 16,7 milliards en 2015.
La LPM actualisée prévoit des acquisitions majeures dans le domaine des hélicoptères de combat et de transport, de l'aviation de transport tactique, des moyens techniques de recueil du renseignement et de certains bâtiments navals. Marquée par plusieurs livraisons importantes, 2016 voit ainsi la poursuite des efforts réalisés au profit des équipements ces dernières années. Elle sera notamment caractérisée par le maintien des capacités de projection-mobilité et de soutien – livraison de trois avions A400M et de six hélicoptères NH90 –, le renforcement des capacités d'engagement et de combat – livraison de neuf Rafale dont trois Rafale Marine rétrofités, de cinq hélicoptères Tigre et d'une frégate multi-missions – et le renouvellement des capacités de protection-sauvegarde – livraison des deux premiers bâtiments multi-missions B2M.
S'agissant des commandes de matériels, l'année 2016 se place dans la continuité des efforts engagés depuis 2014 pour rallier le modèle d'armées défini dans la LPM maintenant actualisée. Elle verra ainsi la consolidation des capacités militaires, avec notamment l'industrialisation de la rénovation du Mirage 2000D, dont la réalisation est indispensable à l'atteinte du format à 225 avions de combat du Livre blanc, la commande d'un système de drones de lutte anti-mines (SLAMF), celle d'un quatrième bâtiment multi-missions et de deux bâtiments de soutien et d'assistance hauturiers (BSAH) sur une cible de quatre, inscrite dans l'actualisation de la LPM pour 2014-2019, ou encore la commande – au terme de longues discussions – du troisième satellite d'observation spatiale « Composante spatiale optique » (CSO), en coopération avec nos partenaires allemands, au sein du programme « Multinational Space-based Imaging System for Surveillance, Reconnaissance and Observation » (MUSIS). Le renouvellement de nos équipements sera également poursuivi, avec la commande du fusil d'assaut de nouvelle génération, l'arme individuelle future (AIF), destiné à remplacer le FAMAS.
Dans le même temps, j'ai tenu à ce que le secteur des études amont soit maintenu pour nous permettre de nous projeter dans les technologies de l'avenir. Il conserve 710 millions d'euros de crédits, conformément à mes engagements antérieurs.
Je veux rappeler ici que la coopération internationale et européenne s'est accélérée. J'ai mentionné le troisième satellite d'observation spatiale ; citons également les travaux qui se poursuivront en 2016 en coopération avec l'Allemagne et l'Italie sur un projet de drone de reconnaissance de type MALE, successeur du Reaper. Après avoir acheté des Reaper « sur étagère », nous nous engageons désormais dans un projet d'« eurodrone », même s'il ne porte pas encore ce nom. Par ailleurs, le programme de démonstration franco-britannique du système de combat aérien futur (SCAF), dit drone armé, dont la deuxième phase va être lancée, offre un autre excellent exemple de coopération. On peut également évoquer la concrétisation, fin juillet 2015, du rapprochement entre Nexter et KMW pour nos futurs matériels terrestres. L'opération va aboutir à la fin de l'année, mais les engagements sont d'ores et déjà pris ; c'est une avancée très importante qui permettra peut-être la production d'un « Airbus du terrestre », même s'il faut rester prudent dans les comparaisons.
Dans un contexte de menace terroriste spécialement élevée qui cible nos installations comme nos ressortissants, la protection des installations et activités relevant du ministère revêt une importance capitale. C'est pourquoi j'ai obtenu du Premier ministre la création d'une direction dédiée, la Direction de la protection des installations, moyens et activités de la défense (DPID), qui m'est directement subordonnée. À la suite du vol de munitions à Miramas, j'ai chargé la DPID de dresser un état des lieux complet de la protection des installations du ministère de la Défense et de me proposer les mesures correctrices nécessaires. Les premiers résultats montrent que l'infrastructure de protection était sous-dotée depuis de nombreuses années et nécessite des investissements rapides. J'ai donc décidé d'accélérer les mesures de modernisation des infrastructures des dépôts recevant du matériel sensible. Après les mesures d'urgence mises en oeuvre dès 2015, cette décision prendra pleinement effet en 2016, pour un montant de 60 millions d'euros. Elle a pour objectif le renforcement des clôtures, l'équipement des dépôts de munitions non dotés en infrastructures dites « igloo » permettant de garantir à la fois protection anti-intrusion et limitation de l'effet de souffle en cas d'accident. Enfin, pour garantir une meilleure surveillance, les dépôts seront équipés de moyens de détection autonome et de vidéo-surveillance. On peut s'interroger sur les raisons de cette situation : après la chute du mur au centre de l'Europe et la fin du service militaire, l'infrastructure de protection a dû pâtir d'un manque d'attention collective ; il faut maintenant faire un effort majeur et j'y veillerai personnellement. De plus, les responsabilités des uns et des autres n'étaient pas clairement définies ; la création de la DPID, directement rattachée au ministre de la Défense et exécutoire, devrait pallier ce problème.
À cet effort en matière d'infrastructures, qui s'inscrira dans un schéma directeur pluriannuel, s'ajoute une augmentation des effectifs affectés aux missions de protection des installations du ministère. Depuis les attentats du mois de janvier, ce sont 7 800 agents – militaires, gendarmes spécialisés, personnel spécialisé – qui sont affectés en permanence à cette tâche, soit une augmentation de 800 personnes par rapport à la période pré-attentats.
D'une manière plus générale, l'évolution de la menace et l'engagement accru de nos armées sur le territoire national, qui en est la principale conséquence, ont mis en lumière les enjeux d'entretien, de rénovation et de protection qui s'attachent aux infrastructures. Dans ce domaine, le PLF 2016 comporte des crédits de paiement à hauteur de 1,12 milliard d'euros, avec une capacité d'engagement qui permettra la poursuite des grands projets liés à la création et l'adaptation des infrastructures d'accueil des nouveaux matériels et les rénovations nécessaires au maintien en condition du patrimoine immobilier. Hier matin, je me suis rendu au service d'infrastructure de la défense (SID) pour donner l'impulsion nécessaire, qui aura également des conséquences sur l'accueil du personnel supplémentaire. Un effort considérable est engagé, notamment en région parisienne. La création de nouvelles compagnies dans certains régiments exige d'adapter les logements, ce qui nécessite une mobilisation forte du service.
Enfin, nous poursuivrons les transformations engagées dans les différents plans stratégiques du ministère : « Au contact ! » pour l'armée de terre, « Horizon Marine 2025 » pour la marine nationale, « Unis pour faire face » pour l'armée de l'air, mais aussi les projets des différents services : service du commissariat des armées, SID, service de santé des armées (SSA) avec le plan « SSA 2020 ». Cela se traduira par des suppressions et des créations de postes, ainsi que par des adaptations au modèle d'armées tel qu'il a été défini par les chefs d'états-majors et exposé devant vous. Les 2 300 postes en plus de la défense représentent la résultante de ces suppressions et créations. Le mouvement se poursuivra avec quelques implantations nouvelles – parfois spectaculaires –, mais aussi des fermetures douloureuses. Cependant, la période de fermeture de régiments est terminée ; nous passons à une gestion beaucoup plus précise et méticuleuse des créations et suppressions de postes visant à aboutir à un modèle d'armées cohérent.
Dans le cadre de notre politique des ressources humaines, 2016 verra la création des APNM – autre novation majeure de la LPM actualisée. Ce sera enfin la première année complète où l'ensemble des états-majors et services centraux du ministère seront rassemblés sur le site unique de Balard. Le mouvement a d'ores et déjà commencé, les déménagements se font progressivement. La manoeuvre est très bien menée car il a fallu l'effectuer sans arrêter l'activité, puisque nous sommes en guerre sur plusieurs théâtres. Le président de la République inaugurera le site avant la fin du trimestre.
Cohérent avec l'actualisation de la LPM dont nous avons longuement débattu, ce projet de budget symbolise une défense qui ne craint pas de se transformer, pour toujours être en situation de relever les défis de sécurité qui se présentent à notre pays.