Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 30 septembre 2015 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Comme vous, madame Récalde, je trouve cohérent de joindre, dans des opérations du type de celles que nous menons à partir de la Jordanie, des Mirage 2000N et 2000D. C'est une bonne gestion de nos capacités. Le retrait des 2000N est prévu en 2018, avec l'arrivée du deuxième escadron de Rafale nucléaires. Je me rendrai en Jordanie prochainement pour rencontrer de nouveau nos pilotes sur place.

J'ai ouvert le débat sur Sentinelle, monsieur Audibert Troin, et ce y compris dans la loi, puisque vous avez voté un article disposant que le Gouvernement remettra avant le 31 janvier 2016 « un rapport au Parlement sur les conditions d'emploi des forces armées lorsqu'elles interviennent sur le territoire national pour protéger la population ». Ce rapport fera l'objet d'un débat. Je m'y suis engagé.

Le processus d'acquisition du drone tactique, monsieur Dhuicq, suit son cours. Un appel d'offres a été ouvert et les crédits figurent dans le budget.

En ce qui concerne la cyberdéfense, je ne partage pas votre point de vue. De mes échanges avec les ministres de la Défense ou les personnalités du monde cyber, je retire que nous sommes en très bonne position, tant sur nos anticipations que sur notre détermination, y compris à l'égard des Chinois. Cela étant, il ne faut surtout pas rater la marche. La création du pôle d'excellence SIC cyber regroupant l'ensemble de nos moyens, ainsi que les recrutements que j'ai décidés, y pourvoiront. Les entreprises privées non militaires commencent à se rendre compte qu'il faut adopter une culture de cybersécurité, mais il reste encore un gros travail de conviction à conduire ; je pense que c'est aussi le rôle du ministère de la Défense.

Areva TA, monsieur Ciot, sera préservée en tant que telle. Elle ne fait pas partie de la redistribution en cours – je m'y suis opposé. La participation de l'État restera significative, ainsi que celle des autres partenaires concernés, dont le CEA et DCNS. Cela a été arbitré au plus niveau de l'État.

À un certain moment, monsieur Audibert Troin, notre pays était en guerre en Afghanistan, en Côte-d'Ivoire et en Libye en même temps. Un autre ministre de la Défense était alors aux commandes et c'est ce ministre-là qui a supprimé 54 000 emplois. Je vous fais cette petite piqûre de rappel pour vous inviter à un peu de modestie.

Les 200 millions pour les OPINT représentent leur surcoût. Cela apparaîtra dans le règlement de fin d'année.

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