De tels enjeux peuvent exister.
Pour beaucoup, en tout cas, Mme Catherine Becchetti-Bizot représentait le courant du numérique au service de la pédagogie. Je l'ai entendue à plusieurs reprises déclarer que l'outil numérique allait constituer un levier pour des changements de pratique pédagogique, tandis que les dispositifs classiques d'enseignement ne permettraient pas de mettre en place l'usage du numérique dans les classes. En plus de l'appropriation des outils, le numérique permet le travail collaboratif et la créativité. C'est le devoir de l'école de former les élèves à cet outil quotidien, c'est même une nécessité au regard des dangers du Net – cyberharcèlement, radicalisation… Dans le cadre du LUDOVIA 12, Mme Catherine Becchetti-Bizot a également plaidé pour le BYODAVAN (bring your own device, apportez votre appareil numérique). Cette nouvelle approche pédagogique consiste, au lieu d'équiper les élèves en tablettes ou en portables, à leur permettre de venir en classe avec leur instrument de communication familier, celui qu'ils connaissent parfaitement. Sur le terrain, Mme Catherine Becchetti-Bizot sera regrettée.
La nomination de M. Mathieu Jeandron, il y a trois semaines, pourrait représenter une inflexion vers une politique de l'équipement plus prononcée. Cependant, à quoi servirait d'équiper tous les élèves de cinquième en tablettes si, en même temps, les enseignants n'étaient pas formés ou ne souhaitaient pas les utiliser ? Le risque serait alors que le nouveau plan d'équipement ne soit qu'un plan de plus au sein de l'Éducation nationale.