Monsieur Cosnard, j'aimerais appeler votre attention sur la diffusion de la culture scientifique et technique. Aujourd'hui, elle fait partie des missions de l'enseignement supérieur et de la recherche. Cependant, en France comme dans d'autres pays, de nombreux chercheurs ne voient pas dans la diffusion de la culture scientifique et technique une activité réellement gratifiante pour leur carrière, dont le déroulement est plutôt orienté par le nombre de publications. L'audition publique des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche qui s'est tenue à l'Assemblée nationale le 4 décembre 2012 l'a d'ailleurs montré à travers certaines interventions.
Tant que la diffusion de la culture scientifique ne sera pas considérée comme une partie importante et estimable du travail scientifique, et traitée comme telle à travers l'évaluation des chercheurs, la plupart des scientifiques, en particulier ceux qui se trouvent en début de carrière, pourront difficilement se permettre de faire de la médiation scientifique.
Le projet de loi ESR a donné pour mission au HCERES de s'assurer de la valorisation des activités de diffusion de la culture scientifique et technique dans la carrière des personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche. Si vous étiez nommé président de cette institution, comment envisagez-vous de valoriser cette mission et de l'évaluer ?
Ma deuxième question porte sur un autre aspect de la loi ESR : la lutte contre les discriminations et les actions contre les stéréotypes sexués tant dans les enseignements que dans les différents aspects de la vie de la communauté éducative. À cela s'ajoutent la réduction des inégalités sociales ou culturelles et la réalisation de l'égalité entre les hommes et les femmes en assurant à toutes celles et tous ceux qui en ont la volonté et la capacité l'accès aux formes les plus élevées de la culture et de la recherche. Comment envisagez-vous de valoriser ces actions et de les évaluer ?