Merci, monsieur Thobois de cette présentation.
Je suis fan des Jeux. Lorsque nous étions à Londres avec Thierry Braillard, encore député, nous avons pu observer le fonctionnement de ces Jeux en tant que spectateurs, mais surtout de l'intérieur.
Ce n'est pas nous qui allons voter pour les Jeux, mais je fais le lien avec le projet de loi sur la liberté de création que nous venons d'adopter en première lecture. Pour défendre ses marques et ses droits d'auteur, mais aussi pour être en mesure de garantir de réelles exclusivités à ses généreux sponsors, comme Coca Cola, McDonald's, Adidas, etc., le CIO a obtenu du Parlement anglais le vote en 2006 d'un Olympic games Act, qui lui confère des pouvoirs exorbitants. L'Olympic Delivery Authority a ainsi disposé d'une armada de 280 agents pour faire appliquer la réglementation en matière de commerce autour des vingt-huit sites où se sont déroulées les épreuves. Le London Organising Committee a disposé, de son côté, d'une escouade de protection des marques, qui a arpenté les rues de Londres en casquette violette pour s'assurer du respect de l'olympic brands police : elle pouvait entrer dans les commerces et les locaux privés, et saisir la justice par le biais de procédures d'exception accélérées pour faire appliquer des amendes allant jusqu'à 31 000 livres. Ainsi, une véritable police du langage a pesé sur la liberté d'expression pendant toute la durée des Jeux à Londres : il n'était pas possible, par exemple, d'utiliser les deux mots « Jeux » et « 2012 » dans la même phrase. Plusieurs commerces, comme l'Olympic Bar ou le London Olympus Hotel ont été obligés de changer de nom, sous peine d'amende. Quelle est votre position sur ce sujet, que vous n'abordez pas dans votre étude d'opportunité ?
Cette étude est en ligne sur le site Franceolympique.com. Sachant que nous n'avons pas voté la liberté de panorama, sans doute avez-vous dû négocier des droits pour pouvoir insérer aux pages 28 et 29 les photographies de sites sportifs. Je vous félicite d'avoir inclus page 30 une photo de la Tour Eiffel en plein jour, et non illuminée, ce qui vous aurait occasionné des coûts supplémentaires… Tout cela pour dire que notre système est absurde et que nous avons raison de nous inquiéter de sujets, certes, parallèles, mais importants au regard des enjeux financiers.