Merci, messieurs les présidents, de cette initiative, de la façon dont vous avez composé notre groupe et organisé les auditions. J'ai beaucoup appris, et je crois que nous avons collectivement progressé. Qu'il y ait entre nous des différences d'approches, c'est la moindre des choses – c'est même la condition du débat !
Les Français pensent surtout au chômage, nous dit M. Accoyer. Bien sûr, il y a une crise économique, une crise sociale. Mais il y a aussi une crise démocratique ! Et si une réforme des institutions ne résoudra pas tout, elle peut être un des leviers de résolution de ces crises. Nous venons d'achever la première lecture de la loi sur la liberté de création : bien sûr, on pourrait là aussi estimer qu'il y a d'autres priorités, sociales, économiques, humanitaires… Mais la liberté est essentielle pour sortir des crises que nous connaissons. Ce ne sont pas des discussions que l'on peut remettre au lendemain !
Prises séparément, nos propositions sont modestes ; mais si elles étaient toutes mises en oeuvre, notre pratique démocratique s'en trouverait profondément modifiée ! Il ne faut pas sous-estimer l'importance de ce texte.
C'est pourquoi il nous faut faire vivre le débat public. Il y aura encore quelques articles dans la presse, mais la poussière retombera très vite ! Si nous tenons quarante-huit heures, ce sera déjà formidable. La question de la publication a été posée. Mais il nous revient surtout de parler de ces propositions et d'en débattre avec nos concitoyens. Je crois, contrairement à M. Accoyer, que ce sujet peut intéresser un large public. On se trompe souvent lorsque l'on croit deviner ce qui intéresse ceux que certains appellent « les masses » : en 2005, je m'en souviens, un ministre avait brandi devant moi le projet de constitution européenne en s'écriant qu'il était évident qu'on ne pouvait pas demander aux Français de lire un texte pareil !
Nous devrions, je crois, nous engager collectivement à prolonger, au-delà de cette enceinte, les travaux que nous avons menés.
Enfin, monsieur le président Winock, défendre la VIe République n'est pour moi qu'une façon de me demander comment rendre nos concitoyens acteurs et actrices des réformes de nos institutions. C'est la démarche constituante qui m'importe, plus qu'un contenu déjà prêt.
Je remercie enfin les services de l'Assemblée nationale du travail effectué.
Le 12/12/2016 à 11:00, Laïc1 a dit :
"Je crois, contrairement à M. Accoyer, que ce sujet peut intéresser un large public."
Non seulement il peut, mais il doit. Si le peuple français veut faire la preuve de son attachement à la démocratie, s'il ne veut pas être catalogué comme peuple faussement démocratique et aimant en fait la dictature plus qu'autre chose, alors il sera obligé de participer au débat public qui va définir et faire vivre la nouvelle démocratie française.
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