Merci, messieurs les présidents, de cette initiative, de la méthode que vous avez adoptée et du résultat auquel elle a conduit ; je remercie aussi l'ensemble du personnel de l'Assemblée pour leur travail.
Nos travaux m'ont permis de progresser, et ont aussi renforcé mes convictions : la justice doit être plus indépendante ; la proportionnelle doit être instituée, maintenant, rapidement ; l'inversion du calendrier et l'instauration du quinquennat ont été des erreurs sur lesquelles il faut revenir, et vite. Sur d'autres points, j'ai changé.
À rebours des croyances de notre époque de tweets et d'information continue, je pense que nous avons eu raison de prendre le temps de travailler, d'approfondir ces sujets complexes. Et si les réformes que nous proposons ici sont mises en oeuvre, nous aurons vraiment changé notre démocratie.
Je voudrais exprimer un regret, qui concerne l'Europe, pour laquelle nous n'avons pas beaucoup de propositions. Au moment où l'Union européenne perd la confiance de nos concitoyens, tentés de se replier sur eux-mêmes, où elle n'apparaît plus comme un pôle de stabilité ni comme un bouclier, mais souvent comme le cheval de Troie de la mondialisation, il me semble urgent de prévoir une meilleure articulation entre les institutions européennes et françaises. Pour ma part, j'aurais dû être plus réactive sur la proposition n° 8 : le débat à l'Assemblée nationale avec le Président de la République devrait, à la demande des parlementaires, avoir lieu non seulement en amont, mais aussi en aval des Conseils européens.
Le Président de la République nous l'a dit la semaine dernière : la balle est dans notre camp. À nous d'agir !