Madame la présidente, monsieur le ministre des finances et des comptes publics, monsieur le secrétaire d’État chargé du budget, monsieur le président de la commission des finances, madame la rapporteure générale, pour la quatrième année consécutive le Gouvernement nous présente, un budget sans vision, dont la seule ambition est de faire croire à une rupture avec les errements des deux premières années du quinquennat, rupture qui, hélas, n’en est pas vraiment une.
Premier point : vos hypothèses économiques pour 2016 sont réalistes, aujourd’hui, pour ce qui concerne la croissance en volume, mais peu en ce qui concerne la croissance des prix. En volume, vous vous calez, pour une fois, sur la moyenne des estimations des économistes qui s’élève à 1,5 % : c’est prudent.
La seule inquiétude qu’on peut nourrir concerne l’environnement international, qui peut se dégrader : la parité entre l’euro et le dollar, qui était très basse, demeure fragile et les taux d’intérêt vont remonter car la Réserve fédérale américaine, la Fed, a annoncé un relèvement de ses taux sans dire à quelle date il prendrait effet. Or, dès lors que les taux remonteront aux États-Unis, il faudra que la Banque centrale européenne procède à une hausse des taux en Europe.
La baisse des prix de l’énergie dépend, elle, d’une décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’OPEP, que personne ne peut prévoir. Enfin, un certain nombre de grands pays émergents, dont la Chine, connaissent un ralentissement.
Je répète que, s’agissant du taux d’inflation, vos prévisions, monsieur le ministre, sont excessives. Nous allons finir l’année 2015 avec un taux de croissance des prix presque nul : 0,1 %. Dès lors, comment expliquez-vous, car cela ne figure pas dans le rapport économique et financier, que vous ayez retenu une hypothèse de 1 % ?
En commission, vous nous avez expliqué que, puisque l’objectif de la BCE est d’atteindre un taux d’inflation de 2 %, le Gouvernement fixe le sien à la moitié : c’est un peu just, non ?