Je ferai trois critiques à un projet de loi de finances qui ressemble fort à un conte de fées.
En premier lieu, il faudrait considérer que ce budget est sincère, alors qu’il s’agit en réalité d’un trompe-l’oeil. D’abord, comme le souligne la Cour des comptes, les objectifs relatifs au déficit seront difficilement atteignables, mais le trompe-l’oeil concerne aussi une hypothèse de croissance bien fragile qui, comme l’a souligné le président de la commission des finances, dépendra surtout de nos capacités et de notre niveau d’investissement. Trompe-l’oeil enfin, puisque, si vous annoncez 16 milliards d’euros d’économies, un quart de cette somme apparaît peu ou pas documentée.
Ma deuxième critique concerne la fiscalité. Avec vous, on a d’abord connu le détricotage fiscal, puis le matraquage fiscal ; on en vient maintenant à l’illusionnisme fiscal, qui consiste à faire croire aux Français que les impôts diminuent, alors que le taux de prélèvements obligatoires reste constant. Or, monsieur le ministre, nul besoin d’avoir fait l’ENA pour constater que si le taux de prélèvements obligatoires reste constant alors que certains impôts baissent, c’est que d’autres augmentent – ainsi, la contribution climat-énergie et la contribution au service public de l’électricité.