Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, monsieur le président de la commission des finances, madame la rapporteure générale, les Français croient de moins en moins dans notre vie politique. Aujourd’hui, ils ne croient plus en vous, pour au moins deux raisons.
D’une part, parce que vous n’obtenez aucun résultat sur les fronts essentiels que sont la lutte contre le chômage et la réduction de la dette. D’autre part, parce qu’au lieu de reconnaître l’évidence, vous tentez de travestir la vérité. J’ai entendu ce soir beaucoup de contrevérités chez les orateurs de la majorité !
Votre budget est un vrai trompe-l’oeil, et je vais en donner des exemples précis, issus du document officiel de présentation du projet de loi de finances pour l’année 2016 que vous avez vous-même présenté le 30 septembre dernier, monsieur le secrétaire d’État, devant la commission des finances de notre assemblée. Je donnerai aussi des chiffres précis, que je mets quiconque au défi de venir contester.
Tout d’abord, vous prenez ce qui vous arrange en oubliant ce qui vous gêne. Vous dites que la reprise est clairement engagée, et que la croissance s’établira à 1 % cette année puis à 1,5 % l’an prochain. Vous oubliez simplement de dire que la France est à la traîne par rapport aux autres pays développés : la croissance est de 2,8 % aux États-Unis, et en moyenne de 1,8 % dans la zone euro.
Vous dites encore que les exportations sont très dynamiques : elles ont augmenté de 6 % en 2015. Vous oubliez simplement de dire que les importations ont augmenté encore plus vite, de 6,1 % ! Vous affirmez plus loin que les créations d’emplois ont repris, et que 60 000 créations d’emplois sont attendues, mais vous oubliez de donner les chiffres relatifs aux suppressions d’emplois, et à l’augmentation du chômage.