Intervention de Ibrahim Aboubacar

Réunion du 29 septembre 2015 à 16h15
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIbrahim Aboubacar, rapporteur :

Pour ma part, j'évoquerai plus particulièrement la contribution de la zone de l'océan Indien au positionnement de la France sur les questions de biodiversité et de changement climatique. Je veux souligner la contribution de nos outre-mer au travail effectif mené au niveau mondial, qu'il s'agisse de la connaissance des phénomènes ou des outils de protection de la biodiversité. Il est important de mettre en avant les atouts des outre-mer, ainsi que les actions qui y sont déjà menées.

En ce qui concerne l'océan Indien, l'île de la Réunion est dotée d'un centre régional météorologique, où s'est tenue récemment une conférence régionale réunissant quinze pays de l'océan Indien, allant de l'Afrique jusqu'aux abords de l'Australie. Comptant parmi les six centres de référence mondiaux au sens de l'Organisation mondiale de la météorologie, il accomplit un remarquable travail de recherche sur les questions de l'air, de l'eau et de la mesure du réchauffement, et témoigne du fait que les outre-mer peuvent être acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique.

Les Terres australes et antarctiques françaises sont également à la pointe de ce qui se fait en matière d'observation et de recherche scientifique, que ce soit aux Kerguelen, en Terre-Adélie ou sur les îles Éparses, des îles inhabitées qui constituent autant de centres de référence.

En matière de biodiversité, le parc national de la Réunion, qui couvre 40 % du territoire de l'île, constitue un outil d'avant-garde de protection de la faune et de la flore, tout comme les aires marines protégées correspondant à l'intégralité des zones économiques exclusives de Mayotte et des îles Glorieuses – où un projet de stratégie biodiversité vient d'être mis en oeuvre en partenariat avec l'Agence française de développement (AFD). C'est une preuve supplémentaire de la contribution significative des outre-mer à la recherche scientifique, qui justifie qu'une place leur soit réservée au sein du pavillon France lors de la COP21.

La première question que je souhaite vous poser, madame la ministre, porte sur le partage des informations de toute nature entre les structures – d'État ou de nature associative – travaillant sur la question du changement climatique et les élus locaux. Faute de disposer d'éléments précis, les élus en sont pour le moment réduits à raisonner et agir sur la base d'approximations, qui ne leur permettent pas de jouer efficacement leur rôle de relais auprès de la population.

Ma deuxième question a trait à l'éducation à l'environnement et au développement durable. Un sondage récent effectué au niveau national a montré que 52 % des Français ignoraient ce qu'était la COP21. Plus généralement, un effort réellement systématique doit être accompli pour l'éducation aux problématiques qui nous intéressent, pas seulement dans le cadre de l'école, mais en recourant à l'ensemble des structures susceptibles de contribuer à l'éducation.

Ma troisième question, très préoccupante dans les territoires de l'océan Indien, est celle de la politique de transport et des gaz à effet de serre. Aujourd'hui, c'est le règne du « tout voiture » et, si des schémas régionaux de transport existent, notamment à la Réunion et à Mayotte, une grande inertie freine les évolutions pourtant nécessaires dans ce domaine : nous devons absolument nous interroger sur la manière de promouvoir les comportements d'atténuation si nous voulons parvenir aux objectifs que nous nous sommes fixés.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion