Intervention de George Pau-Langevin

Réunion du 29 septembre 2015 à 16h15
Délégation aux outre-mer

George Pau-Langevin, ministre des outre-mer :

En tout état de cause, nous devons tous réfléchir à des moyens de transport alternatifs si nous voulons préserver la planète.

Serge Letchimy nous a suggéré d'essayer de dégager une stratégie ultramarine différenciée. Pour ma part, je suis convaincue qu'il existe des problèmes et des solutions particulières pour l'outre-mer. Nous devons faire un maximum de lobbying pour que nos préoccupations soient prises en compte dans la déclaration finale de la COP21, mais je pense que nous pouvons également faire beaucoup en nous appuyant sur la réglementation existante. Ainsi, la loi nous permet actuellement de mettre en oeuvre des programmations pluriannuelles de l'énergie. Dans ce cadre, nous avons la possibilité de développer des stratégies propres à chaque territoire et répondant à la fois aux préoccupations locales et aux besoins de la planète.

Certaines préoccupations écologiques actuelles ont le mérite de remettre en cause des modèles économiques restés longtemps inchangés, aboutissant par exemple à ce que l'on fasse venir des produits fabriqués à l'autre bout de la planète pour des raisons de coût, ce qui déstructurait les économies locales. Aujourd'hui, la prise en compte du bilan carbone, par exemple, a pour conséquence que l'on privilégie de plus en plus les produits locaux, ce qui est bénéfique pour l'économie de nos territoires.

Pour ce qui est du financement, on a évoqué les 100 milliards du Fonds vert, mais je considère que nous devons également nous appuyer sur les fonds de financement mis en place dans le cadre de la transition énergétique. En ce qui concerne les énergies renouvelables, nous avons la contribution au service public de l'électricité (CSPE) et les fonds de l'AFD, mais aussi le Fonds européen de développement (FED) et les programmes européens de coopération régionale. Pour mener à bien des programmes ambitieux, nous avons besoin de financements, mais aussi et surtout d'une sensibilisation des populations et des élus concernés, afin de pouvoir mobiliser ces financements : ce sera l'un des principaux objectifs de la COP21.

Pour ce qui est des algues sargasses, je redis mon intérêt pour une initiative régionale permettant d'échanger entre les pays concernés par ce phénomène nouveau qui constitue, aux yeux des populations, une manifestation tangible de la réalité du réchauffement climatique.

Chantal Berthelot a évoqué la question de l'Amazonie et de ses habitants. Si ces personnes s'entendent continuellement dire que leur pays constitue le poumon de la planète, encore faut-il qu'elles puissent y vivre correctement. Nous avons désigné une mission de parlementaires qui se trouve actuellement en Guyane. Elle est allée à la rencontre des peuples autochtones, qui rencontrent actuellement d'importants problèmes liés au conflit entre la modernité et la tradition, ce qui se traduit notamment par une épidémie de suicides extrêmement préoccupante. Il est souhaitable que ces personnes puissent s'exprimer en tant que peuples autochtones dans le cadre de la conférence, et nous nous efforcerons de faire en sorte que ce soit le cas. Leur expérience nous est précieuse, car ils ont toujours eu un mode de vie écologique, basé sur une utilisation raisonnable des ressources de leur environnement. Le monde moderne, lui, n'a peut-être pas respecté les grands équilibres de la planète, c'est pourquoi il me semble que nous pourrions tirer enseignement de la sagesse de ces populations. J'espère que leur voix sera écoutée avec intérêt dans le cadre de la COP21.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion