En tant que député socialiste je ne puis qu’applaudir aux baisses d’impôt en direction des couches populaires et moyennes ; mais puisque nous vivons les dernières semaines utiles du quinquennat en matière fiscale, et avons à faire des choix qui peuvent affecter la vie de nos concitoyens, je veux aussi exprimer deux regrets.
Le premier est que les baisses consenties cette année comme l’année dernière sont, dans leur ampleur, insuffisantes pour compenser le ressenti – sinon le ressentiment – lié, dans une bonne partie de l’opinion, à des hausses parfois justifiées mais souvent malencontreuses au début du quinquennat.
Cette compensation, monsieur le secrétaire d’État, appelait davantage de moyens et une politique de hausse du pouvoir d’achat beaucoup plus ambitieuse ; il aurait fallu, d’une certaine manière, entendre la demande qui vous était adressée par notre formation politique commune de consacrer 8 milliards d’euros à la hausse du pouvoir d’achat des couches populaires et moyennes. Sans doute cela nécessitait-il la remise en cause d’une partie des dépenses fiscales consenties aux entreprises ; mais, en un mot comme en mille, il aurait fallu rompre avec l’illusion que le déversement de milliards d’euros vers des entreprises qui n’en ont pas forcément besoin ou n’en font pas forcément bon usage puisse tenir lieu de cap.