En termes aimables, le secrétaire d’État a livré une analyse à peu près inverse de celle qui a motivé ces amendements. Du reste, je me demande comment l’on pourrait définir légalement une « filière de proximité ». La proximité, est-ce l’Europe par opposition au monde, la France par opposition à l’Europe, la région par opposition à la France, le canton par opposition à la région ? Derrière le problème de rédaction, on voit bien qu’il existe un problème conceptuel.
Après les crises agricoles que nous avons vécues cet été, nous ne devons pas encourager l’envoi de faux signaux. L’affaire de l’abattoir d’Alès est en effet inacceptable, monsieur Charasse, mais n’a-t-elle pas à voir avec la logique de la proximité et de la multiplication des sites ?
Les structures d’abattage ont connu, depuis une trentaine d’années, une évolution extrêmement lente. Ce qui est proposé là est un contre-signal qui va à l’encontre de toute amélioration de la productivité de l’agriculture dans notre pays. Nous avons besoin de circuits courts, mais nous avons aussi besoin de certaines évolutions de l’outil industriel. Gardons-nous d’aller à l’inverse des évolutions qu’une partie de l’agriculture française doit connaître.
Les circuits courts ont leur place, les circuits longs également. Encourager, comme vous le proposez…