Je suppose qu’avec son amendement, Gilles Carrez a voulu taper très fort. Mais je ne suis pas sûr qu’il veuille vraiment que l’on annule tout le travail mené sur la TTF. C’est sans doute uniquement une manière de déplacer le curseur pour le débat qui s’engage, comme l’a montré son intervention, passionnée, autant que l’extrême radicalité de l’amendement lui-même. Il feint de croire que nous allons commettre je ne sais quelle forfaiture, détruire notre industrie bancaire, plonger notre pays dans le marasme. Tout cela est totalement excessif. La réalité c’est que le type d’outils financiers concernés par cette taxe représente quasiment 50 % de l’activité des marchés, et il nous expose à une déflagration bancaire importante qui, par contamination, provoquerait une nouvelle crise financière.
Un tel débat est récurrent dans cet hémicycle. Je me souviens que, lors de l’examen de la loi bancaire, la mise en place du reporting pays par pays avait suscité chez vous, chers collègues de l’opposition, la même attitude : vous disiez qu’il ne fallait pas agir tout seul, que cela allait pénaliser la France et qu’on n’entraînerait personne.