Intervention de Laurent Furst

Réunion du 14 octobre 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Furst :

Comme d'habitude, on fait un procès aux transports individuels. Mais il faut regarder les chiffres. En 1980, la France comptait 21 millions de véhicules, contre 38 millions en 2014. Notre pays était alors en retard par rapport aux autres pays occidentaux en ce qui concerne l'équipement des ménages et des entreprises. Ce retard a été rattrapé depuis. Actuellement, la population augmente de 0,4 à 0,5 % par an alors que le parc de véhicules progresse de 0,2 %, c'est-à-dire que nous sommes complètement sortis de cet accroissement massif du parc de véhicules. Vous prenez toujours en compte l'évolution de la consommation et des gaz mais jamais de la dynamique du parc. Or notre pays connaît un plateau en termes d'équipement du parc de véhicules.

En renouvelant tout le parc de véhicules avec des véhicules plus modernes, on économiserait entre 15 et 20 % d'émissions de gaz à effet de serre. Or l'âge moyen des véhicules était de 6 ans en 1990, contre 8,3 ans en 2013. De plus, le parc moyen de véhicules vieillit et se renouvelle de moins en moins. Il faut changer le paradigme d'analyse et regarder les chiffres avec objectivité.

La commission d'enquête visant à évaluer les conséquences sur l'investissement public et les services publics de proximité de la baisse des dotations de l'État aux communes et aux EPCI a constaté que la baisse des dotations aux collectivités locales s'est déjà traduite par une baisse de l'offre en transports en commun urbains et interurbains de 2,5 % alors que nous n'en sommes qu'au tiers de la baisse des dotations aux collectivités locales. Il y a donc un antagonisme incroyable entre l'objectif recherché et les conséquences de la baisse des dotations aux collectivités locales.

J'ai déposé une proposition de loi sur l'autoconsommation électrique. Vous avez parlé du projet de batterie domestique de Tesla. C'est un projet extraordinaire pour un pays comme le nôtre qui possède une grande surface de toitures. Toutefois, ce que l'on ne maîtrise pas, c'est notre culture électrique faite de grandes productions industrielles et nucléaires avec des polytechniciens. La production déconcentrée et l'autoconsommation, c'est-à-dire ce qui ne passe pas par notre réseau, ne sont pas dans notre culture. Que peut-on faire pour changer cette culture ?

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