À quelques semaines de la COP21, ce rapport est le bienvenu. Alors que la forêt occupe le quart de notre territoire, la filière bois est en perte de vitesse. Les axes de la politique forestière indiqués sont tout à fait intéressants pour faire du bois un produit d'avenir.
L'ONF est un outil précieux pour la gestion de la forêt publique. Compte tenu de ses compétences, pourquoi ne pas lui confier de nouvelles missions, ce qui supposerait de lui accorder également des moyens nouveaux ? Les trois quarts de nos forêts appartenant à des propriétaires privés, quels moyens préconisez-vous d'utiliser pour les mettre en valeur dans le cadre d'une exploitation respectueuse de l'environnement et du développement durable ?
Comme vous le relevez dans votre rapport, dans ce secteur, l'économie française n'est pas celle d'un pays industrialisé : nous vendons du bois brut et achetons du bois transformé et des produits finis. Vous l'expliquez par des facteurs structurels tels que le morcellement de la filière. Comment aider au regroupement, en dehors des GIEEF, et à la modernisation de l'outil de travail sans tuer le tissu des entreprises existantes, très présentes en milieu rural et qui y maintiennent de l'emploi ?
Vous proposez différentes mesures pour aider aux exportations de nos bois à haute valeur ajoutée telles que le chêne et l'orme. La plupart des TPE du secteur n'ont pas les moyens de se positionner sur les marchés internationaux. Comment développer ces exportations ?
Le changement climatique a un impact sur la forêt et modifie sensiblement les aires de répartition et les essences. Quelles mesures d'urgence faudrait-il prendre pour protéger et mieux adapter la forêt française au changement climatique ?
Enfin, l'utilisation adaptée du bois comme source d'énergie est très intéressante puisque si l'on considère globalement la vie d'un arbre de sa naissance à sa combustion, on s'aperçoit que son bilan d'émissions de gaz à effet de serre est nul : il absorbe de tels gaz en croissant puis en émet – mais moins – lorsqu'il brûle. Cependant, on voit actuellement arriver dans les massifs alpins d'énormes engins inadaptés aux routes et chemins existants : ils y coupent tout ce qui se présente, y compris des arbres qui pourraient servir de bois d'oeuvre, pour faire des plaquettes, c'est-à-dire de petits morceaux de bois de quelques centimètres de diamètre et de moins d'un centimètre d'épaisseur destinés à brûler. Cela est d'ailleurs aussi dommageable aux chemins mêmes et aux sources – certaines exploitations ne respectant pas les aires de captage d'eau. Ces plaquettes sont parfois emmenées très loin, à des centaines de kilomètres. Voilà qui ne me paraît pas une gestion durable de la forêt. Ce alors que des deniers publics, provenant notamment de l'Union européenne, sont souvent investis massivement pour créer des chemins. Comment mieux encadrer la gestion de la forêt ? Que pensez-vous de la création de labels tenant également compte des coupes de bois et non seulement du résultat finalement obtenu ?