Non. Ni la Banque postale ni les caisses d'épargne ne sont très actives dans ce secteur. La pratique actuelle de la renégociation montre d'ailleurs une saine émulation entre les banques publiques et les banques de la place.
Seulement, un effet de ciseau s'observe entre la progression des dépenses de fonctionnement, liées à la progression de leur masse salariale, et la diminution des recettes. Il y a des phénomènes structurels auxquels les collectivités locales doivent apporter des réponses et nous nous efforçons de les y aider. Nous les accompagnons ainsi dans leurs efforts de mutualisation comme dans la définition de la nouvelle carte territoriale, notamment des nouvelles communautés de communes, car elles sollicitent les directeurs régionaux de la Caisse – en parallèle ou à la place de la direction générale des finances publiques – pour des études prospectives sur les possibilités de fusion, de transformation et de rapprochement.
Certains secteurs ont connu des mutations profondes. Dans celui de la mobilité et des transports, les investissements publics évoluent indépendamment de la baisse des dotations, en raison de l'évolution numérique ; cela pourrait conduire à des bouleversements sensibles, notamment pour les infrastructures de surface. Nous devons donc trouver des réponses structurelles. J'ai ainsi participé au congrès de l'association des maires ruraux de France, près de Clermont-Ferrand la semaine dernière : j'ai pu y mesurer que tout le monde en a bien compris la nécessité.
Mais c'est compliqué, car l'État a mis fin à l'ingénierie publique ; la CDC a discuté avec les présidents de département pour pallier ce manque. La Caisse a également élargi les conditions et la durée d'un certain nombre de prêts – dans le jargon financier, on dirait que nous remontons maintenant vraiment très loin dans le haut du bilan – par exemple dans le secteur de l'eau et de l'assainissement, où il y avait une très forte demande. Encore faut-il que les solutions trouvées restent compatibles avec notre propre modèle économique.
J'ai fait le tour des régions, où j'ai constaté combien les élus aspirent à plus de stabilité, besoin auquel répondent les engagements pluriannuels. Ils veulent également plus de lisibilité sur les différents éléments de planification qui s'entremêlent : il y a un énorme travail d'explication à faire sur les interconnexions prévues par la loi NOTRe entre les schémas de cohésion territoriale (SCOT) et les schémas régionaux. Mairie Conseil a récemment publié une brochure sur les plans locaux d'urbanisme intercommunaux (PLUI), lieux de décision structurelle.
La compétence de l'immobilier d'entreprise reste dans le bloc local. Il faut donc continuer à travailler sur ces sujets-là avec les élus, mais aussi, le cas échéant, en partenariat avec la Banque publique d'investissement (BPI).