Intervention de Christophe Premat

Réunion du 14 octobre 2015 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Premat :

Merci pour ce rapport qui rappelle l'origine de certains acteurs de l'action extérieure de l'État. Vous saluez la politique publique volontariste de soutien du français et à sa diffusion à l'étranger, qui ne date pas d'aujourd'hui.

Au sein du paysage des opérateurs, la politique d'aide et de diffusion de l'édition n'est pas toujours lisible, il existe une floraison de possibilités qui rend parfois difficile l'identification du meilleur support. Cet éparpillement nuit à notre diplomatie culturelle. Je rappelle que nous avons su mener une réflexion sur notre diplomatie économique qui a conduit à la mise en place d'un service unique dénommé Business France ; nous pourrions peut-être faire la même chose pour notre diplomatie culturelle.

Le budget reflète les difficultés rencontrées par un opérateur remarquable, l'Institut Français, qui existe au-delà de sa tutelle avec le plan Médiathèques, avec la plateforme Culturethèque, et multiplie les opérations de mutualisation afin de réaliser des économies d'échelle ; malgré la modestie de leur budget, ces opérations ont réussi.

Je m'interroge : l'image de la France doit-elle être uniquement promue par la diplomatie officielle ou faut-il un Institut français encore plus décomplexé, capable de porter une francophonie moderne ? J'ai bien conscience que ma question excède de beaucoup le périmètre de l'avis présenté aujourd'hui, mais il me semble qu'elle a sa place dans la problématique budgétaire.

Le débat d'idées est privilégié et je me réjouis que certains fonds, tel le Fonds d'Alembert de l'Institut français, soient renforcés pour pouvoir faire vivre notre manière de penser et promouvoir nos auteurs. Je considère, malgré tout, que le débat d'idées devrait davantage être porté en Europe à l'heure où les nationalismes montent, et la réunion des instituts culturels nationaux par le biais du réseau EUNIC – European Union National Institutes for Culture – est un outil à améliorer. Je déplore que le réseau culturel français soit fragilisé dans l'Union européenne alors que, plus que jamais, notre culture doit être mise en valeur, les restrictions de personnels risquant d'atteindre le seuil critique. Enfin, il conviendrait de remettre en perspective cette diplomatie culturelle par zones géographiques.

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