Je remercie Guénhaël Huet pour son travail.
L'INSEP est un concentré d'excellence sportive que le monde entier nous envie. Cette excellence n'est pas seulement incarnée par les 590 athlètes qui y sont accueillis en permanence mais elle se retrouve aussi dans le suivi par le réseau du Grand INSEP qui permet d'accompagner 3 000 sportifs dans leur parcours d'excellence.
La lettre de mission adressée par l'ancienne ministre Valérie Fourneyron était très ambitieuse – il le fallait. Elle assigne à l'INSEP de multiples rôles, le rapporteur a raison de le souligner : outre la formation, la préparation des sportifs, et le lien avec les fédérations, l'institut a pour mission de mettre en place le Grand INSEP, d'assurer la formation initiale et continue de l'encadrement – 27 pôles France à l'INSEP –, de développer les relations internationales et la recherche scientifique ainsi que de délivrer des titres et diplômes.
Ces différentes fonctions doivent être assumées avec des moyens contraints. Je rends hommage à l'équipe de Jean-Pierre de Vincenzi qui réussit à accomplir l'ensemble de ces missions avec un budget de 40 millions d'euros, dont un peu moins de la moitié provient d'une subvention de l'État.
L'INSEP a fait des efforts considérables ces dernières années pour augmenter ses ressources propres. Comprises entre 20 % et 25 % de son budget il y a quelques années, elles en représentent aujourd'hui 38 %. Cette progression n'est pas seulement le résultat de la hausse des tarifs de pension ou de demi-pension. À ce sujet, je connais les récriminations de certaines fédérations. Mais elles oublient de prendre en considération les services rendus aux pensionnaires, qu'il s'agisse des soins médicaux ou de l'aide à la reconversion. Compte tenu de ces éléments, les tarifs – 1 000 euros pour la pension complète – ne me semblent pas prohibitifs.
Les ressources propres sont également alimentées grâce à la diversification en cours : le nombre de partenariats a été multiplié par quatre en trois ans ; l'INSEP accueille des séminaires d'entreprise ainsi que des équipes nationales et internationales – récemment les équipes françaises de volley, de basket et de natation qui n'étaient pas venues depuis longtemps – lors de leur préparation à des grands championnats ; il se peut qu'il accueille une équipe de l'Euro de football 2016.
Le rapporteur a souligné les coûts des équipements. C'est le partenariat public-privé dans la zone nord qui pèse fortement sur le budget, avec, depuis 2006, une dépense de plus de 12 millions d'euros par an sur trente ans. Pour le reste, tous les équipements sportifs ont été remis à niveau, à l'exception de l'aire de lancer et de tir à l'arc ; 14 millions d'euros ont été provisionnés dans un fonds de dotation afin de continuer à rénover et à entretenir les équipements.
Je note aussi des efforts de rationalisation et de mutualisation. Pour la première fois, le mouvement sportif, la direction des sports et l'INSEP sont regroupés au sein de la commission stratégique et opérationnelle du sport de haut niveau. Nous avons beaucoup regretté ces dernières années l'éparpillement des acteurs du sport de haut niveau. Ils se retrouvent désormais dans un lieu unique avec une mission d'optimisation de la performance. Le Grand INSEP doit être aussi l'occasion d'une optimisation des ressources existantes dans les établissements.
Je rejoins le rapporteur sur les deux points sur lesquels il a appelé notre attention. D'une part, il ne faut pas trop ponctionner le fonds de roulement. Avec 5,6 millions d'euros, soit 56 jours, son montant reste raisonnable mais il ne faudrait pas que cette opération se répète. D'autre part, l'INSEP ne peut pas être la seule variable d'ajustement en matière d'emploi du programme 219. Chaque année, l'INSEP est mis à contribution avec la suppression de six équivalents temps plein travaillé (ETPT). Cet effort n'est pas soutenable dans la durée.
Restons donc vigilants, mais saluons la bonne gestion d'un établissement qui a fait des efforts de rationalisation et qui obtient de très bons résultats, comme en témoigne le nombre de médaillés olympiques qui en sont issus.