Intervention de Hervé Mariton

Séance en hémicycle du 20 décembre 2012 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Mariton :

Attention : les mauvais élèves peuvent se rattraper – voyez l'évolution de la note grecque – et les inquiétudes demeurent quant au décalage de stratégie entre la France et l'Allemagne. Si d'aventure un retournement se produisait, le coût pour les finances publiques serait considérable et vous le savez bien. C'est un sujet de préoccupation et d'alerte.

À l'occasion des débats sur le projet de loi de finances pour 2013 et sur le dernier collectif, vous avez parlé d'économies. Mais ces économies, vous ne leur avez jamais donné de substance réelle. Pire encore, lorsque vous parlez d'économies – nous l'avons entendu dans vos débats et vos séminaires –, vous pensez le plus souvent à raboter des réductions ou des crédits d'impôt. Je l'ai dit à la précédente majorité et je le dis à celle d'aujourd'hui : diminuer un crédit ou une réduction d'impôt, c'est en français courant augmenter les impôts et certainement pas faire des économies.

J'espère – si vous avez un peu de rigueur intellectuelle – que les milliards d'économies que vous avez annoncés sans jamais leur donner de substance ne cachent pas des augmentations d'impôts dissimulées par un tour de passe-passe terminologique.

Je ne peux pas finir, madame la présidente, sans évoquer ce qui est une décision funeste de ce projet de loi de finances : l'abaissement du plafond du quotient familial. Ce projet de loi de finances pour 2013, il est mauvais, il est fâcheux et il atteint les classes moyennes et les classes moyennes supérieures. Mais le pire, ce sont les arguments régulièrement avancés par nos collègues de gauche : ils ne se contenteraient pas de l'abaissement du quotient familial mais voudraient remettre en cause le quotient familial lui-même. Le quotient familial, dois-je vous le rappeler, est une modalité juste de calcul de l'impôt. Vous le considérez comme un avantage fiscal et, en tant qu'avantage fiscal, vous voulez le raboter pour augmenter les impôts, ce que dans votre vocabulaire vous appelez réduire les dépenses. Pour nous, c'est un élément essentiel de la justice républicaine. Eh oui, le redressement dans la justice passe aussi par un calcul juste de l'impôt, mes chers collègues.

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