Les plus récents épisodes du marathon budgétaire qui s'achève aujourd'hui en sont la meilleure preuve.
Il faut bien le reconnaître, monsieur le ministre, votre gouvernement compte des personnes de bonne volonté, dont vous êtes. Vous étiez assez réservé quant au principe d'une surtaxe à 75 % sur les très hauts revenus. M. Valls était quant à lui assez favorable à la TVA compétitivité proposée par Nicolas Sarkozy. François Hollande, alors qu'il était candidat, n'avait défendu que du bout des lèvres – j'allais dire le bulletin de vote sur la tempe – les propositions de la gauche la plus radicale qui lui étaient imposées pendant sa campagne.
Le résultat de tout cela est ubuesque. Il n'y a strictement aucun cap pour votre politique. Permettez-moi de vous rafraîchir la mémoire.
Au mois de juillet dernier, à peine arrivés aux affaires, vous abrogez la TVA compétitivité et vous mettez un terme à la révision générale des politiques publiques. Cinq mois plus tard, en décembre, vous instaurez le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, bien pâle copie de la TVA compétitivité, et vous mettez en place la MAP, la modernisation de l'action publique, version light de la RGPP, nous dirons même « zéro », pour reprendre la terminologie des fabricants de sodas.
Mais on pourrait aussi bien parler du traité européen : combattu avec un certain sens du mélodrame pendant la période qui a précédé les élections, il a finalement été soumis au Parlement au mois de septembre, sans qu'une seule virgule ait été modifiée.