Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 22 octobre 2015 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 — Assurance maladie

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes :

Bien que nous ayons déjà débattu du sujet, monsieur Roumegas, je veux, malgré l’heure tardive, dire quelques mots en plus d’émettre un avis défavorable à votre amendement.

La mise en oeuvre de politiques fortes est absolument indispensable pour réduire le nombre de cas de cancer de l’utérus. S’agissant de la vaccination, la France est d’ailleurs très en retard par rapport à d’autres pays européens.

Le troisième plan Cancer prévoit, sur le sujet dont nous parlons, deux mesures : le dépistage par frottis et la vaccination des jeunes filles. Par le fait, le cancer de l’utérus est malheureusement l’un de ceux dont le pronostic est défavorable et dont le nombre de cas augmente, quand ce nombre diminue pour d’autres cancers.

En France, la couverture vaccinale des jeunes filles avoisine les 30 %, contre 80 % au Royaume-Uni et au Portugal, 86 % en Irlande, 71 % en Norvège, 70 % au Danemark et 60 % aux Pays-Bas – où elle ne fut pourtant mise en oeuvre qu’à partir de 2009. Notre pays n’a donc pas consenti l’effort volontariste que l’on constate dans d’autres pays, pour des raisons qui tiennent à des inquiétudes, par ailleurs injustifiées au regard de l’étude, citée par Mme la rapporteure, de l’Agence nationale de sécurité du médicament sur la base des données pharmaco-épidémiologiques transmises par l’assurance maladie.

Cette étude, tout à fait rassurante, montre que les bénéfices attendus de la vaccination en termes de santé publique restent bien plus élevés que les risques limités auxquels peuvent se trouver exposées quelques jeunes filles. Il y a, comme l’a dit Mme la rapporteure, des risques d’effets secondaires, mais ils ne paraissent pas de nature à devoir nous préoccuper.

J’insiste sur ce point car il a été question de maladies gravissimes induites par la vaccination alors que, au terme de cette étude, cela ne semble pas être le cas.

Avis défavorable à l’adoption de cet amendement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion