Beaucoup a déjà été dit, mais je vous présenterai la vision du groupe des Verts.
Jusqu'à présent, l'approche retenue en Allemagne est une approche par la base, ou approche bottom-up. Les souhaits des Länder et des circonscriptions sont recueillis pour établir les plans d'infrastructures à cinq ans. Mais cela conduit à des dérapages, car on ne peut satisfaire tout le monde. Rien que pour la Bavière, les projets souhaités mettraient 160 ans à être mis en oeuvre. Avec un territoire qui est au centre de l'Europe, l'Allemagne a par ailleurs une responsabilité particulière, car elle est zone de transit pour de nombreux camions. À l'avenir, il convient donc d'adopter une approche par le sommet, ou approche top-down. Nous devons nous y prendre autrement.
S'agissant des infrastructures, elles constituent le patrimoine même de l'État sur le long terme. Il n'est donc pas envisageable de bouleverser la planification tous les quatre ans. Mieux vaut en adopter une avec une vaste majorité au Bundestag, pour plusieurs législatures. Cette vision à long terme nous fait encore défaut. Car, si le gouvernement fédéral paie et planifie, les Länder mettent en oeuvre les projets d'infrastructure et agissent à leur guise sur le terrain. Le plan des réseaux devient un manteau d'Arlequin.
Oui, Monsieur François-Michel Lambert, vous avez raison de dire qu'il ne faut pas tant de nouvelles infrastructures qu'un bon entretien des infrastructures existantes, même s'il était normal de se lancer dans de grands investissements au moment de la réunification. Pour l'avenir, cependant, le recours à des décisions annuelles au Bundestag sur les routes, sur les rails et sur les voies fluviales ne peut être d'un grand secours. Au groupe des Verts, nous sommes plutôt partisans de la mise en place d'une société nationale de réseaux en charge des infrastructures fluviales et routières, comme c'est le cas pour les infrastructures ferroviaires. La maintenance des installations doit être assurée de manière plus automatique. Nous saluons par ailleurs l'extension du droit de péage des poids lourds, qui est conforme au principe du financement par l'utilisateur.
Monsieur Philippe Duron, le fret ferroviaire n'est pas un problème en soi dans notre pays. Le défi réside dans son association avec la route, plutôt que dans sa concurrence avec elle. À mes yeux, il vaut mieux qu'il se concentre sur les transports à longue distance, car c'est sa force et l'avenir est au transport combiné.
Quant au rôle des politiques, c'est seulement de définir les lignes directrices pour un système de transport de long terme, plutôt que prendre de multiples décisions ponctuelles.