C'est un grand honneur pour moi, et une grande fierté au regard de ce que représente leur engagement pour notre pays, que je vous présente ce matin la position du groupe SRC concernant le budget consacré aux anciens combattants.
Dans la période actuelle, parfois chahutée, il n'est pas inutile de regarder ce qu'a été notre histoire et le rôle que certains y ont joué.
Cette mission budgétaire est essentielle. Elle constitue un trait d'union entre la société civile et le monde combattant ainsi qu'entre les générations.
Notre pays est engagé dans un processus de redressement de nos comptes publics. Toutefois, je suis heureuse de constater que les budgets de la défense et des anciens combattants sont préservés dans leurs grands équilibres. Mieux, pour ce qui concerne le monde combattant et les liens avec la Nation, il y a un fil rouge : la justice sociale et l'équité.
En la matière, je veux souligner l'extension du bénéfice de la campagne double aux anciens combattants d'Afrique du Nord, militaires d'active et appelés du contingent, agents de la fonction publique et assimilés, dont les droits à pension ont été liquidés avant le 19 octobre 1999.
La justice sociale s'exprime encore lorsque nous décidons d'agir en faveur des pensions des veuves. La majoration de leur pensions sera désormais appliquée progressivement à partir de cinq années de soins révolues, contre dix ans actuellement. Dès le 1er janvier 2016, les conjoints survivants de grands invalides de guerre bénéficieront en outre de la seconde augmentation de 50 points de la majoration spéciale, prévue dans la loi de finances initiale pour 2015.
La justice sociale s'exprime enfin avec un total souci d'équité afin de garantir les capacités d'intervention sociale de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG). Fruit d'un important dialogue entre le Gouvernement et les associations, la dotation d'action sociale de l'ONAC-VG est augmentée de 2 millions d'euros, passant de 23,4 millions d'euros en 2015 à 25,4 millions d'euros en 2016.
Par ailleurs, ce budget est incontestablement un budget de consolidation et de reconnaissance. La consolidation est là pour les conjoints et ex-conjoints survivants de harkis, avec la mise en place d'une allocation au profit des conjoints et ex-conjoints survivants non remariés d'anciens membres des formations supplétives. La reconnaissance est cohérente en faveur de ceux de nos concitoyens qui étaient jusqu'ici touchés par la forclusion des demandes d'allocations.
Je conclurai en évoquant brièvement la politique de mémoire et le lien avec notre jeunesse qui doit en être la pierre angulaire avec un enjeu fort de transmission.
Suite aux événements tragiques que nous avons connus en début d'année, ce budget marque une nouvelle étape, une véritable montée en puissance de la Journée Défense et Citoyenneté rénovée, journée qui vise à faire comprendre aux jeunes Français les valeurs à défendre ainsi que les intérêts et les enjeux d'une défense pour la France.
Concernant le tourisme de mémoire, les financements prévus en soutien aux collectivités locales s'élèvent 1,65 million d'euros pour 2016. Ce financement s'opère à travers des conventions ou des accords-cadres depuis 2014. Développer le tourisme de mémoire constitue un enjeu civique et pédagogique. C'est aussi un levier d'attractivité pour nos territoires. L'État les accompagne dans la structuration de leur offre.
Le groupe SRC votera avec enthousiasme ce budget, dont nous espérons que les grands enjeux pourront nous rassembler au service de l'avenir et du message que nous devons envoyer, notamment à notre jeunesse.