Monsieur le secrétaire d’État chargé des affaires européennes, la victoire des conservateurs populistes aux élections législatives en Pologne vient grossir les forces centrifuges qui sont à l’oeuvre au sein de l’Union européenne et tendent à affaiblir l’Union politique qui fait pourtant notre force.
Alors que la Grande-Bretagne agite la menace d’une sortie de l’Union européenne – hypothèse que n’envisagent pas les traités constitutionnels – sous couvert de ménager les intérêts de sa place financière, cette situation met en péril le principe de libre circulation des capitaux, ne répond pas à la pression migratoire non plus qu’aux mesures isolées prises par les États d’Europe centrale.
Dans le même temps, nous sommes obligés de réguler de façon collective le flux des migrants empruntant la route des Balkans et de tenter, par là même, de sauvegarder le traité de Schengen et le principe de libre circulation.
L’affaiblissement des libertés fondatrices affirmées depuis le traité de Rome en 1957 fait craindre une dégénérescence de l’Europe qu’ont voulue les pères fondateurs et que continuent de vouloir les Européens convaincus.
Nous avons frôlé le désastre avec la crise financière qui s’est abattue sur nous, en particulier sur les États du sud, notamment la Grèce. Nous devons à l’action résolue menée par le président de la Banque centrale européenne, institution indépendante, le maintien de l’euro et de l’Union économique monétaire.
Maintenant, l’échelon politique doit reprendre le dessus. La France, qui a toujours été à l’initiative d’un renforcement politique de l’Europe, même si les positions qu’elle défendait n’étaient pas unanimement partagées par ses voisins, doit absolument encourager l’affermissement d’une Europe intégrée, qui tende vers une union toujours plus étroite entre les peuples. Seule cette Union est légitime aux yeux de nos concitoyens.
Monsieur le secrétaire d’État, quelles initiatives comptez-vous prendre pour renforcer la légitimité politique de l’Union européenne ?