Intervention de Guy Teissier

Séance en hémicycle du 27 octobre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Teissier :

Il faut savoir l’accepter. Pour ma part, en tout cas, je l’accepte. Il ne doit pas y avoir de polémique à ce sujet.

Ma question porte sur l’effort budgétaire nécessaire au financement de l’effort de défense de la France à moyen et long termes. Nous avons, en effet, devant nous trois marches importantes.

La première est de boucler l’actuelle LPM, dont le terme est fin 2017. La seconde sera d’élaborer la future LPM, car il faudra atteindre, pour toutes les armées, le format prévu à l’horizon 2025 – je suppose que c’est aussi votre objectif. Il le faudra bien sûr pour l’armée de terre, qui est la plus engagée, et dont nos collègues, des deux côtés de l’hémicycle d’ailleurs, ont souligné l’attrition à la fois des personnels et des matériels. Mais la marine également devra être suivie, de même que l’armée de l’air surtout si, comme vous semblez le décider, nous passons au tout Rafale pour ses chasseurs.

La troisième marche, qui interfère d’ailleurs avec les deux autres, est la dépense nécessaire au maintien de la dissuasion nucléaire. Son coût pourrait doubler d’ici à dix ans car comme vous le savez, il faudra en 2020, prévoir le remplacement des actuels sous-marins nucléaires lanceurs d’engins – SNLE –, ce qui représente un coût faramineux. Cette dernière question est d’autant moins simple qu’elle pose celle d’un possible abandon d’une des composantes de la dissuasion, ce qui serait un choix terrible. La dissuasion est pour notre pays une nécessité car elle conditionne son statut de grande puissance membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les projections semblent montrer que pour financer tout cela, il faudra porter le budget de la défense à 2 % du PIB, contre 1,5 % actuellement ; 2 % est d’ailleurs la préconisation formulée l’an dernier par les chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN lors du sommet qui s’est tenu au Pays de Galles.

Nous confirmez-vous ces éléments, monsieur le ministre, et selon ceux dont vous disposez, à partir de quand sera-t-il nécessaire d’atteindre ce niveau, sans quoi nous serions contraints de penser que vous voulez laisser la facture à d’autres ?

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