Nous avons sur la question du nucléaire, monsieur de Rugy – vous l’avez vous-même rappelé tout à l’heure dans votre intervention liminaire –, un désaccord qui ne date pas d’hier et qui s’exprime à chaque débat budgétaire. La dissuasion nucléaire est la pierre angulaire de notre sécurité collective. En matière de technologies duales, d’influence diplomatique, d’excellence de notre industrie, les avantages liés à la dissuasion nucléaire sont nombreux.
Vous noterez, monsieur de Rugy, que les deux composantes de nos forces de dissuasion nucléaire ont été sauvegardées dans le Livre blanc de la défense, validé en décembre 2013, et qu’elles sont en conséquence confirmées dans la LPM actualisée. Vous noterez également que les crédits de la dissuasion sont stables depuis plusieurs années : il convient de les conserver à ce niveau. Vous noterez enfin que l’année 2016 sera marquée par la livraison d’un troisième lot de missiles M-51. La marine recevra également l’adaptation du deuxième sous-marin nucléaire lanceur d’engins Le Triomphant aux M-51. Ces travaux d’adaptation se poursuivront pour Le Téméraire.
En conséquence, il est dangereux et paradoxal, comme j’aurai l’occasion de le dire tout à l’heure à M. Fromion, d’imputer d’ores et déjà le surplus lié aux opérations intérieures au ministère de la défense alors même que s’engage une discussion en vue de sa couverture interministérielle.
Cet amendement a été rejeté par la commission de la défense à l’issue de la commission élargie. J’y formule ici un avis défavorable.