Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du 27 octobre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Mission défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Monsieur le rapporteur a laissé entendre, d’une manière qui pouvait être ressentie comme l’intention de le balayer du revers de la main, que l’amendement relevait d’un débat purement philosophique sur la dissuasion nucléaire. Or, cet amendement, comme vient du reste de le relever le ministre, est uniquement ciblé sur les crédits d’études, et non pas sur l’ensemble des crédits de la dissuasion – ce qui représenterait des sommes beaucoup plus importantes, car ces crédits comptent pour plus de 10 % du budget global de la défense et plus de 25 % des crédits d’équipement.

Il s’agit simplement de bien montrer, par un exemple, qu’il faut faire des choix entre le développement de la dissuasion pour le futur, par le biais de crédits d’études, et l’équipement des forces conventionnelles.

Enfin, et c’est là un point sur lequel je suis en désaccord profond avec vous, monsieur le rapporteur, la crédibilité de la France ne réside pas uniquement dans la dissuasion – ou alors, c’est grave, et je ne pense pas que le ministre souscrirait à de tels propos. De fait, la crédibilité politique et diplomatique de la France, celle du Président de la République lorsqu’il s’engage par exemple dans des opérations au Mali, en Centrafrique ou en Syrie, ne repose aucunement sur la dissuasion nucléaire mais, au contraire, uniquement sur des équipements conventionnels.

Les problèmes de vétusté des matériels – qu’a reconnus le ministre lorsqu’il est arrivé aux responsabilités en 2012, déclarant que le maintien en condition opérationnelle avait été une variable d’ajustement de nos équipements – mettent en cause la crédibilité de la capacité d’intervention de la France. C’est cette crédibilité que nous voulons défendre prioritairement.

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