Cet amendement relève du même type de débat que le précédent et repose sur une comparaison entre les crédits alloués respectivement aux opérations extérieures et à la composante aéroportée. Nous avons déjà débattu de cette question, qui n’est pas un débat philosophique sur la dissuasion nucléaire et sur ses risques – ou, pour certains, sur la nécessité et l’opportunité qu’elle représente –, mais bien sur la composante aéroportée.
Je rappelle que, dans le passé, il existait une composante terrestre et que, lors de sa suppression sous la présidence de François Mitterrand, certains ont hurlé à la mort de la dissuasion nucléaire française, mais rien de semblable ne s’est produit.
Nos voisins britanniques ont supprimé cette composante aéroportée et, lorsque nous avons auditionné l’ambassadeur de Grande-Bretagne en France dans le cadre des débats que nous avons eus à ce propos en commission de la défense – je saisis cette occasion pour remercier à nouveau la présidente de cette commission d’avoir satisfait à notre demande en ce sens –, celui-ci a reconnu que, sur la longue durée, cette suppression avait généré des économies importantes.
Nous les chiffrons, pour notre pays, à 300 millions d’euros par an, qui pourraient être affectés au financement des opérations extérieures. Je connais au demeurant le raisonnement du ministre, et suis prêt à y souscrire : les opérations extérieures pourraient être financées grâce à des arbitrages interministériels – son talent en la matière n’est plus à démontrer depuis trois ans et demi. Il s’agit cependant toujours de choix qui doivent être opérés à l’intérieur du budget de l’État. Or, dans ces arbitrages budgétaires, 300 millions d’euros sont une somme importante.
Là encore, la crédibilité de la France est en jeu : on ne peut pas s’engager dans des opérations extérieures s’il existe des doutes quant à leur financement.