La deuxième composante de la dissuasion nucléaire – qui, à chaque examen budgétaire, fait l’objet d’amendements répétés de la part de M. de Rugy – présente quatre avantages, et peut-être même un cinquième.
Premier avantage : elle offre une garantie face à une éventuelle percée technologique imprévue dont pourrait bénéficier un adversaire potentiel, que ce soit en matière de défense aérienne, de défense antimissile ou de détection sous-marine.
En termes tactiques, deuxièmement, la composante aéroportée offre au chef de l’État un large panel d’options stratégiques, et donc un spectre plus large d’actions possibles, qui permet d’éviter le « tout ou rien ».
Troisièmement, la composante aéroportée correspond à une capacité visible qui offre à l’autorité politique – au Président de la République – un espace pour une manoeuvre politico-diplomatique pouvant être très utile et très opportune en cas de crise majeure.
Enfin, quatrièmement, la complémentarité des deux composantes génère une contrainte supplémentaire pour les défenses adverses, qui sont obligées de tenir compte de deux modes de pénétration différents et doivent donc elles-mêmes être redondantes dans leurs capacités de défense.
Voilà donc quatre atouts complémentaires justifiant la nécessité de cette deuxième composante dans la panoplie nucléaire. Monsieur de Rugy, vous revenez régulièrement sur cette question et nous ne sommes pas d’accord, mais il faut avoir conscience de ces enjeux.
J’ajoute un cinquième avantage : en plus, ce n’est pas cher. De fait, un coût de 300 millions d’euros pour répondre à ces quatre fondamentaux en complémentarité avec la dissuasion de la force océanique stratégique est un élément supplémentaire qui justifie pleinement le maintien, aujourd’hui et demain, de la deuxième composante nucléaire, laquelle me paraît tout à fait indispensable.
Je suis donc défavorable à l’amendement.