Je ne referai pas tout le débat, car les arguments en présence sont connus et, à ce stade, ce n’est pas l’intervention de M. Dhuicq, ni celle de M. Meunier, qui me convaincra. Je salue cependant le fait qu’ils reconnaissent ma constance en la matière.
Je relèverai cependant, monsieur le ministre, le premier argument que vous avez avancé au bénéfice de la composante aérienne, à savoir le fait que nos adversaires, également dotés de l’arme nucléaire, pourraient bénéficier d’une avancée technologique – en pratique, dans le domaine du repérage des sous-marins. De fait, dans les prochaines années, les sous-marins pourraient être beaucoup plus facilement repérés, de telle sorte que la composante aérienne pourrait prendre un avantage plus décisif.
Je suis tenté de renverser votre dernier argument, lapidaire, selon lequel cette composante ne serait pas chère : on peut faire un choix plus radical encore. Un collègue ici présent de l’opposition – mais je ne veux pas m’exprimer à sa place – m’a en effet fait observer voilà quelques mois que, si nous voulions faire des économies beaucoup plus importantes sur la dissuasion, sans pour autant l’abandonner, il faudrait se concentrer sur la composante aérienne et faire des choix drastiques, tels que ceux devant lesquels nous serons placés à propos des sous-marins et de leur permanence à la mer.
Sans m’étendre sur ce sujet, que M. Dhuicq a déjà évoqué, je rappelle pour ceux qui nous écouteraient ou nous liraient qu’il s’agit là de l’un des critères de crédibilité de la dissuasion, laquelle pourrait être mise en cause dans les prochaines années, faute – en raison, cette fois encore, des choix budgétaires – de moyens financiers nécessaires pour disposer de quatre sous-marins, dont deux en permanence à la mer.