Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du 27 octobre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Mission défense

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Merci de cet amendement qui me permettra de dire quelques mots de l’ONERA afin que les choses soient claires pour tout le monde. Rappelons tout d’abord que, cette année, afin de boucler le budget de l’ONERA, le ministère de la défense y a ajouté 9 millions d’euros, portant ainsi sa dotation à 114 millions d’euros. Cette remarque m’amène à vous faire deux commentaires. Tout d’abord, le ministère de la défense ne laissera pas tomber l’ONERA. Il ne l’a jamais fait par le passé et il n’a pas l’intention de le faire à présent. Nous sommes attachés à cet office qui réalise un travail de recherche en amont dans l’un des domaines les plus porteurs en France, celui de l’aéronautique.

Par ailleurs, la situation financière critique rencontrée en fin d’année dernière traduit un problème de fond auquel il faut s’atteler. Le budget de l’ONERA repose à plus de 50 % sur la subvention publique, portée elle-même à 100 % par le seul ministère de la défense alors que l’aéronautique est un secteur dual dont la défense ne représente globalement que le quart du chiffre d’affaires.

De surcroît, les industriels se sont peu à peu écartés de l’ONERA ces dernières années, de même que certains clients institutionnels. Par conséquent, l’ONERA doit engager une profonde refondation de sa stratégie. J’ai lancé les études nécessaires et les premiers résultats devraient me parvenir dans quelques jours. Ils se traduiront dans un contrat d’objectifs et de performances à la fin de cette année.

Cette refondation, que je réalise avec des industriels du groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales – le GIFAS –, de la direction générale de l’aviation civile, du centre national d’études spatiales et de la direction générale de l’armement, a pour objectif de restaurer la confiance entre l’ONERA et l’ensemble de ses clients afin de déboucher sur de nouvelles relations. Par ailleurs, à 105 millions d’euros, la subvention de l’ONERA est conforme à la moyenne de ces dernières années.

Pour toutes ces raisons, avis défavorable à cet amendement, de surcroît examiné après le débat que nous avons eu autour de la dissuasion. Mais il m’a donné l’opportunité, monsieur Candelier, l’intérêt et l’importance que nous accordons à cet office.

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