Notre mission consiste à indemniser les demandeurs d'emploi. Ainsi que M. Destival vient de l'évoquer, cela implique pour nous, en tant que gestionnaires, d'assurer un pilotage financier très fin de notre organisation, notamment en ce qui concerne l'accès aux ressources et les conditions d'emprunt. C'est un travail considérable, particulièrement en ce moment, qui revient notamment au directeur général et à ses équipes.
Jusqu'à présent, nous n'avons pas eu de problème, mais il faut tenir compte du fait que le chômage s'installe durablement. Fondamentalement, notre situation n'est pas très différente de celle d'un État tel que la France, qui est obligé de recourir à la dette. Nous nous posons les mêmes questions lancinantes : jusqu'à quel point recourir à l'endettement ? Dans quelles conditions le faire ? Comment se protéger des variations de la dette ?
Lorsque je présidais l'Unédic, je répétais sans cesse : « Attention au mirage des taux d'intérêt faibles ! » La présidente a maintenant la même préoccupation que moi. Car aujourd'hui, grâce au travail de qualité mené par ses équipes, que je salue, l'Unédic lève des fonds très facilement lorsqu'elle a besoin de le faire. C'est une bonne nouvelle, car cela lui permet de disposer de ressources. Mais on pourrait aussi considérer que c'est une mauvaise nouvelle : lorsque l'on accède facilement à des fonds, qui plus est à des taux très bas, on en vient parfois à penser qu'il n'y a aucune raison que cela change, et l'on risque alors de s'engager dans une spirale infernale. Nous devons donc faire preuve d'une très grande prudence et d'une très grande rigueur pour ne pas nous laisser aller à une forme de facilité qui pourrait, à un moment donné, se retourner contre les intérêts de l'Unédic, c'est-à-dire être préjudiciable à l'indemnisation des chômeurs.