Non, je parle du budget de fonctionnement de Pôle emploi, qui finance sa mission d'accompagnement. Sur les 5 milliards d'euros de ce budget, les cotisations en apportent 3. Je pars donc du principe que l'Unédic est un « actionnaire de référence ». Pour répondre à l'une de vos questions structurelles, ce sont notamment des considérations de cette nature qui doivent, à mon sens, déterminer l'équilibre entre les différents acteurs au sein du système paritaire. Or, à certains moments, cette logique d'actionnaire est prise en compte de manière moins évidente – je choisis mes mots.
Pour en revenir à la fusion, le guichet unique facilite les démarches des demandeurs d'emploi. Cependant, pour Pôle emploi, concilier des métiers qui font appel à des compétences fondamentalement différentes est un défi très compliqué. En effet, les qualités, notamment d'intuition et d'écoute, que l'on doit mobiliser pour faire de l'orientation et de l'accompagnement – ce qui est probablement le métier le plus difficile dans le champ des ressources humaines – ne sont pas les mêmes que celles qui sont requises pour faire de la gestion. De ce point de vue, il y a eu des évolutions dans l'organisation de Pôle emploi, que je salue.
En tout cas, nous sommes en droit d'être exigeants sur les résultats, d'une part, parce qu'il s'agit de rendre un service aux chômeurs et, d'autre part, parce que la fusion a entraîné pour la collectivité nationale, c'est-à-dire pour le contribuable, un coût annuel supplémentaire d'environ 400 millions d'euros par rapport à la situation antérieure. Car, au moment de la fusion, rappelons-le, les statuts ont été harmonisés par le haut. C'était un choix politique, mais il n'est pas anecdotique. Lorsque l'on paie un tel prix en amont, on est en droit d'attendre, en retour, une efficacité accrue.