Au vu de mon expérience, deux choses ont beaucoup changé. Premièrement, l'environnement dans lequel intervient l'Unédic. Ainsi que je l'ai indiqué tout à l'heure, jusqu'à 2008, nous avions plutôt à gérer l'accompagnement de la croissance, le taux de chômage étant alors beaucoup moins important qu'aujourd'hui, même si, de temps en temps, nous avions à faire face à une phase de bas de cycle plus difficile. La pression qui pesait sur les gestionnaires était beaucoup moins forte. Depuis 2008, l'exigence est devenue beaucoup plus grande et, ainsi que vous l'avez relevé, nous sommes confrontés à un dilemme, difficile pour les équipes comme pour moi-même : nous devons faire des arbitrages constants entre notre mission de solidarité – permettre à des personnes qui ont perdu leur travail de vivre décemment et de revenir vers l'emploi – et la nécessité de prendre en compte les contraintes financières.
Deuxièmement, nous avons cherché à moderniser le paritarisme, ce qui s'est concrétisé par la signature de l'accord de 2012. Pour avoir travaillé dans différents organismes paritaires, je peux témoigner que l'Unédic n'était certainement pas l'organisme qui présentait le plus de faiblesses à cet égard. Quoi qu'il en soit, nous nous sommes saisis de l'accord dès qu'il a été signé et, ainsi que l'a rappelé la présidente, nous avons fait un travail très important à la fois en termes de gouvernance – avec le développement de l'audit, ainsi que la création d'un comité de nomination et d'un comité des rémunérations – et de transparence – avec la publication de nos travaux, notamment des comptes rendus des réunions du bureau sur notre site internet. Surtout, l'Unédic a considérablement amélioré sa capacité de réflexion et, donc, d'accompagnement des négociateurs. Selon moi, nous sommes beaucoup plus ouverts qu'auparavant. Nous avons notamment noué un partenariat avec une chaire universitaire.
Quant à savoir si l'État doit reprendre la main pour arrêter l'hémorragie, je ne m'autoriserai qu'un seul commentaire, au risque de paraître impertinent : si l'État avait été capable de mettre fin aux déficits qui existent dans notre pays depuis quarante ans, cela se saurait.