Nous sommes dans une situation nouvelle : aujourd'hui, près de la moitié des personnes indemnisées par l'assurance chômage sont en activité. Cela présente à l'évidence un avantage : une personne en activité, même partielle, a de meilleures chances de conserver ses compétences et ses liens sociaux qu'une personne durablement éloignée de l'emploi, qui finira par perdre ses compétences et, pire encore, par se désocialiser. Nous avons donc certainement eu raison de nous engager dans cette direction, notamment avec les droits rechargeables.
Cependant, les partenaires sociaux doivent s'interroger sur au moins deux points. D'une part, on nous interpelle sur le fait que cette activité fait souvent l'objet de contrats de très courte durée. Nous devons étudier la question, car l'assurance chômage n'a pas vocation à créer et à financer de nouveaux business models – modèles économiques – pour telle ou telle profession. D'autre part, si la proportion de personnes en activité parmi les allocataires continue à augmenter, cela soulèvera, à terme, la question de nos missions : le rôle de l'assurance chômage est-il d'indemniser en grande partie des personnes en activité ? Nous entendons alimenter la réflexion sur ces sujets. Le succès d'aujourd'hui doit être accompagné d'éventuels aménagements ou correctifs si nécessaire.