Intervention de Philippe Berna

Réunion du 12 décembre 2012 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Philippe Berna, président du Comité Richelieu, président de la société Kayentis :

Mesdames et messieurs les parlementaires, vous avez devant vous trois patrons d'entreprise qui exercent des fonctions au sein du Comité Richelieu mais qui sont avant tout des praticiens du quotidien, des gens qui recrutent, vendent et font tourner leur boutique. Je suis entouré de Thierry Gaiffe, président d'honneur du Comité Richelieu, et de Philippe Bouquet, secrétaire général.

Le Comité Richelieu est une association d'environ 350 PME d'innovation et de croissance, qui emploient en moyenne 50 à 60 salariés et dont le chiffre d'affaires moyen s'établit à 7 millions d'euros, un tiers étant réalisé à l'international et un autre réinvesti en recherche et développement. Nous appartenons à un réseau plus vaste de 4 000 PME, soit 100 000 collaborateurs, dont la moitié est liée à la défense nationale, au sein duquel chacun se nourrit des retours d'expérience des uns et des autres.

Depuis sa création en 1989, le Comité Richelieu est la seule association qui entretient un lien spécifique avec la DGA. Il a été créé dans le cadre des marchés de compensation au moment où l'Etat français a acquis Hawkeye et Awacks. A l'époque, les marchés étaient opérés pour l'essentiel par de grands syndicats de défense ; le Comité Richelieu s'est imposé en tant que quatrième syndicat et nous avons réussi à orienter environ 10 % des marchés de compensation vers les PME, ce qui est remarquable.

Dès 2002, nos travaux ont porté sur un premier Livre blanc tendant à tirer profit du succès du modèle américain du Small Business Act (SBA), qu'il s'agisse du SBA lui-même relatif à la partie « achats courants » ou du SBIR, qui concerne l'innovation et la recherche. Pour mémoire, le SBIR correspond à la mesure n° 8 du rapport Gallois et le SBA à la mesure n° 10 du même document. Les deux dispositifs fonctionnent en push pull, l'un se nourrissant des succès de l'autre.

Après avoir beaucoup travaillé avec les Américains, nous avons très vite compris que nous ne pourrions pas transposer leur modèle à l'identique et nous avons préféré mettre au point un dispositif approchant, avec l'aide d'OSEO et de la direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services – DGCIS. Il s'agit du Pacte PME, dont la vocation est que grands groupes et PME s'attachent à grandir ensemble, dans plusieurs directions comme l'innovation et les achats de fonctionnement.

Le dernier rapport que nous ayons commis s'intitule «pour des PME innovantes au service de la croissance et de l'emploi ». Je m'attarde un instant sur un gros travail que nous avons réalisé au coeur de la crise de 2008, autour de l'article 26 et qui tend à favoriser le « fléchage » des marchés de moins de 150 000 euros vers les PME au travers de dispositifs extrêmement facilités.

Nous travaillons autour de trois grands axes : la régulation, l'innovation et la croissance. Si nous avons distingué innovation et croissance, c'est que nous avons constaté au sein de nos entreprises que la croissance s'appuyait souvent sur une phase d'innovation réussie mais que les deux problématiques restaient bien distinctes. Une « traversée du désert » peut intervenir à la fin de la phase d'innovation, avant l'amorçage de la séquence de croissance, l'innovation se faisant essentiellement en région et la croissance à l'international. Cela nous a conduits à renforcer la régulation, l'idée étant de sanctuariser les dispositifs de soutien aux entreprises innovantes – je pense en particulier aux jeunes entreprises innovantes (JEI) et au programme « Gazelles ». Parallèlement, nous réfléchissons à la mise en place d'une médiation de l'innovation, à l'instar de ce qui existe déjà pour le crédit ou la sous-traitance.

Vous l'aurez compris, le sang qui coule dans les veines du Comité Richelieu est plutôt de couleur kaki !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion