Alors qu'il y avait à peine 10 000 contrats de service civique en 2012, nous allons atteindre les 150 000 en 2017. Nous ne saurons jamais si le gouvernement de M. Fillon se serait engagé dans la mise en oeuvre d'une politique d'envergure dans ce domaine si la majorité n'avait pas changé de camp, mais ce qui est sûr, c'est que nous le faisons, avec des objectifs très clairs et en signant de grands programmes avec différents ministères. Ainsi, 15 000 missions vont être affectées au sport, dont 4 600 dès cette année, mais aussi 15 000 à l'environnement, 15 000 à la culture et 3 000 au moins à l'intérieur ; d'autres conventions seront prochainement signées avec de nombreux autres ministères, notamment celui de l'éducation nationale. Cette mobilisation du secteur public était indispensable pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, et les financements seront assurés : je peux donc rassurer Guénhaël Huet à la fois sur notre volontarisme politique, mais sur les moyens que nous nous donnons.
Cela dit, pour répondre à Mme Pompili, je précise que le service civique n'est pas l'alpha et l'oméga de la réponse à une jeunesse impliquée dans le secteur associatif : ainsi, 210 000 emplois d'avenir ont été mobilisés depuis le début du quinquennat.
D'autres missions de service civique seront développées dans les semaines et les mois à venir. Je pense en particulier aux 1 000 missions qui seront consacrées à l'accueil des réfugiés en France – quelques centaines sont déjà ouvertes en appui à certaines structures, notamment Adoma – et aux 1 500 destinées à accompagner la création des conseils citoyens dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Je pense que nous avons toutes les raisons d'être optimistes quant à nos chances d'atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés.
Mme Hobert a suggéré que l'engagement citoyen via le service civique puisse être pris en compte dans le cadre du compte personnel de formation. Je pense que c'est plutôt le compte personnel d'activité qui constituera le support adéquat, mais je suis disposé à ouvrir le débat sur ce thème, qui mérite d'être intégré à la feuille de route issue de la conférence sociale pour l'emploi.
M. Villaumé a évoqué la question de la présentation et de la valorisation du service civique. La journée défense et citoyenneté valorise déjà le service civique au moyen d'une vidéo dédiée et de formulaires distribués aux jeunes ; par ailleurs, il est également prévu de communiquer largement au sein des collèges et lycées sur le grand programme relatif au service civique dans l'éducation nationale, lancé par Najat Vallaud-Belkacem et moi-même. En plus de ces informations spécifiques, la télévision, la radio et les journaux se sont mis à valoriser, depuis quelques mois, la pertinence du service civique.
Mme Tolmont a évoqué l'objectif consistant à diversifier les publics concernés par le service civique, et à faire en sorte que celui-ci soit présent en tout point du territoire. C'est là une préoccupation constante du Gouvernement et pour que le service civique, politique publique ouverte à tous, soit accessible à des jeunes moins favorisés que ceux qui en ont été les premiers bénéficiaires, il a été décidé qu'à terme, 25 % des missions de service civique devront être attribuées au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville, où se trouvent actuellement 1,5 million de jeunes de moins de vingt-cinq ans – dont plus de 40 % sont au chômage. Nous voulons mettre fin à l'autocensure d'origine culturelle qui dissuade actuellement ces jeunes de s'engager dans le service civique : il faut que la phrase « Ce n'est pas pour moi » n'ait plus cours.
Pour ce qui est du secteur associatif, je me félicite de l'engouement des députés pour cette particularité française. Grâce à la grande loi de 1901, nous comptabilisons aujourd'hui 1,3 million d'associations dans notre pays, 16 millions de bénévoles, 1,3 million de salariés occupant auprès des associations des emplois souvent qualifiés et non délocalisables.