L'absentéisme scolaire est un réel problème. Il faut tout mettre en oeuvre pour le faire baisser car il est l'antichambre du décrochage scolaire. C'est la raison pour laquelle nous avons soutenu le dispositif de lutte proposé en son temps par M. Éric Ciotti.
Nous regrettons que ce dispositif récent – sa mise en place remonte à un an seulement – n'ait pas été davantage développé. Comme vous l'avez vous-même indiqué, madame la ministre, son objectif était de responsabiliser les parents moyennant un dialogue en amont. Sa non-application ne signifie nullement qu'il n'était pas pertinent. J'en veux pour preuve ce qui se passe dans l'enseignement supérieur, où le lien établi depuis un certain temps entre la présence attestée de l'étudiant aux cours et le maintien de sa bourse a contribué à renforcer l'assiduité. On doit considérer ce lien non comme une sanction mais comme une source possible d'effets vertueux. Tel est l'esprit dans lequel a été adoptée la « loi Ciotti ».
Aussi déplorons-nous les orientations qui se dessinent dans cette proposition de loi alors que le dispositif n'a pas pu prendre sa pleine mesure. La question éducative nécessite bien l'implication et la responsabilisation des parents. Le négliger ou l'ignorer, c'est faire fausse route.
Cette proposition de loi est empreinte d'une vision déconnectée du réel. Si l'instruction publique relève de l'État, l'éducation appartient aussi aux parents. Vous détricotez ce que la majorité précédente a réalisé sans disposer d'aucune évaluation sérieuse du dispositif. Nous nous opposerons donc à ce texte.