Le groupe SRC, qui considère l'école comme le ferment de la République, le lieu d'apprentissage du vivre-ensemble et le fondement du pacte républicain, soutient la proposition de loi.
La « loi Ciotti » ne s'attaque pas aux causes profondes de l'absentéisme, point de départ du décrochage scolaire, qui entraîne les difficultés d'insertion dans la société et le monde du travail. Poursuivant une logique sécuritaire, l'ancien gouvernement a proposé un dispositif inefficace. Celui-ci intervient trop tard, en proposant une sanction inadaptée, qui n'établit aucune distinction entre les différentes causes d'absentéisme. Ce dispositif est appliqué de manière hétérogène sur l'ensemble du territoire, ce qui n'est pas équitable, et l'amalgame qu'il propose entre absentéisme et délinquance ne débouche sur aucune solution.
L'absentéisme étant un problème tant scolaire que social, on ne peut le traiter qu'en restaurant le dialogue et la coresponsabilité des parents et des enseignants, grâce à des actions ciblées. Pour y parvenir, il faut concentrer des moyens sur l'éducation prioritaire, mettre l'accent sur l'école primaire en renforçant les apprentissages et le travail en petit groupe afin de déceler les difficultés des enfants et les décrochages précoces. Il faut surtout substituer des aides aux sanctions. Les premières doivent intervenir rapidement et les avertissements doivent être envoyés dès le premier signalement, afin d'enclencher les dispositifs d'alerte. Tous les acteurs seront ainsi mobilisés au plus tôt pour apporter leur soutien aux parents. Quant aux sanctions, elles doivent être justes.
Pour assurer l'égalité entre les enfants, le système scolaire doit combler certains déficits, en proposant plus de soutien dans les lycées professionnels et les quartiers populaires. La réussite du plus grand nombre s'obtient non par la sanction mais par le dialogue, la formation des maîtres et les réseaux d'aide, qui permettent de lutter contre l'absentéisme et de porter haut le projet personnel de chaque élève. La proposition de loi sénatoriale fait confiance à l'école, aux élèves et aux partenaires éducatifs, en évitant de stigmatiser des familles fragilisées.
L'école est le creuset de la République. Pour que chaque élève, quelle que soit son origine sociale, soit aidé et pris en charge dès les premières difficultés, le dialogue et l'écoute sont plus que jamais nécessaires. Le pacte républicain et l'école du respect sont fondés non sur un système répressif mais sur la volonté de former des citoyens. Telle est l'ambition que nous portons pour un système éducatif puissant, garant de l'égalité des chances.