Plutôt que de développer des arguments, je vais vous raconter une fable. À l'approche de Noël, un peu d'irrationalité ne nuit pas. Il fut un temps où les commissions départementales relatives au RSA traitaient au cas par cas bien des problèmes de société, parfois liés à l'absentéisme scolaire. Un jour, la commission, que je présidais, a invité une mère à expliquer les causes des absences répétées de son fils. L'ayant entendue, nous l'avons menacée de lui supprimer les allocations familiales. Ce n'était pas brillant. Pourtant, en ces temps lointains, où la « loi Ciotti » n'était pas encore imaginée, j'étais déjà au parti socialiste. Mea culpa !
Le châtiment fut immédiat. La mère, qui faisait partie des gens du voyage, a planté son regard noir dans le mien et m'a maudite jusqu'à la septième génération. Si je n'ai pas encore observé les effets de cette imprécation – je n'en suis qu'à la seconde génération –, je me suis tout de même promis que je ne recommencerais pas !