C’est d’abord mensonger parce que le contrat d’affrètement d’un avion a été passé en 2006 par un de mes illustres prédécesseurs – dont je n’ai pas besoin de rappeler le nom –, et ce contrat a été constamment renouvelé parce que le ministère de l’intérieur a besoin de moyens aériens pour éloigner les étrangers en situation irrégulière après les avoir placés en centre de rétention administrative. J’ajoute que le coût par migrant éloigné a diminué depuis 2012 – j’ai communiqué tous les chiffres ce matin à la commission. Laisser à penser le contraire dans le contexte politique qui prévaut dans notre pays est irresponsable, dangereux et a pour seule conséquence de réveiller les bas instincts et les haines. Je le dis aussi à tous ceux qui usent de cet argument pour le placer dans l’espace médiatique et public sans en mesurer les conséquences alors que c’est un mensonge éhonté.
Monsieur Myard, vous m’avez interrogé sur les 26 millions d’euros supplémentaires alloués au programme « Intégration et accès à la nationalité française ». Mais il faut savoir ce que l’on veut : les étrangers qui sont en France pour des raisons qui tiennent aux persécutions immondes qu’ils ont subies et qui relèvent à ce titre du statut de réfugiés, faut-il ou non les intégrer dans la société française ? La réponse est oui, et je le dis aussi au représentant de l’UDI. Cela passe bien sûr par le rehaussement du niveau de pratique de la langue française qu’on leur demande de maîtriser et par la mise en place de dispositifs d’accompagnement social et d’intégration. C’est parce que nous voulons y parvenir que nous y consacrons 26 millions d’euros de plus. Je répète qu’il faut savoir ce que l’on veut : soit on veut que ceux que nous accueillons sur le territoire national soient intégrés dans les meilleures conditions, et nous donnons en ce cas les moyens nécessaires à l’OFII, et c’est ma politique parce qu’il n’y a pas de possibilité d’accueil sans ambition d’intégration, soit on ne met pas ces 26 millions d’euros. J’ai entendu souvent des représentants de votre groupe souhaiter l’intégration, et voilà que nous prévoyons les crédits pour la faire et que cela ne vous convient pas non plus. Dites-moi donc, si cela est toutefois possible, ce qu’il conviendrait de faire pour vous être agréable.